Fronde des magistrats : le garde des Sceaux tente de calmer le jeu
Alors que l'appareil judiciaire est en grande partie paralysé par la fronde des magistrats, Michel Mercier, ministre de la Justice, sur France Info, a promis qu'il rencontrerait les organisations syndicales de la magistrature, dès qu'il aurait reçu (vraisemblablement lundi) les deux rapports d'inspection commandés sur l'affaire Laëtitia et le suivi de son meurtrier présumé. Des rapports sur lesquels il assure vouloir jouer la transparence.
Le garde des Sceaux, après François Fillon, est venu lui aussi apporter son indéfectible soutien au président de la République, affirmant qu'il avait eu raison de poser la question de la responsabilité des juges dans cette affaire. " On le doit à la mémoire de la jeune fille, à ses proches et aux Français (...) Pour essayer de faire progresser les services publics de la justice". Le chef de l'État avait évoqué des dysfonctionnements graves dans le suivi de Tony Meilhon et envisagé des sanctions. Ce sont ces propos qui ont mis le feu aux poudres, notamment dans la juridiction de Nantes directement visée, qui pointe elle des problèmes cruciaux de moyens et d'affectifs.
Des postes supplémentaires
Entré en fonctions le 14 novembre lors du remaniement ministériel, Michel Mercier a reconnu pour la première fois que la chancellerie avait en effet été alertée sur ces questions d'effectifs. Il a admis que la 1ère présidente de la cour d'appel de Rennes avaient notamment envoyé des demandes de postes. Mais, selon lui, ces postes manquants n'avaient rien à voir avec l'affaire Laëtitia, puisqu'il ne s'agissait pas de postes de juges d'application des peines.
Le garde des Sceaux a toutefois affirmé que cette revendication d'effectifs supplémentaires ne resterait pas lettre morte. Il s'est engagé à créer des postes de greffiers, de conseillers d'insertion et de probation et de magistrats.
Ces postes suffiront-ils à calmer la fronde ? Celle-ci a gagné les trois quarts des juridictions. Ce mercredi, plus de 150 tribunaux sur près de 200 ont déjà voté le renvoi systématique des affaires non-urgentes, pour protester contre les accusations de Nicolas Sarkozy. L'Union syndicale des magistrats (USM) demande que ces reports soient poursuivis jusqu'à lundi.
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