Fourniret veut bien répondre aux familles, par écrit
Depuis le début de son procès, Michel Fourniret refuse de s’expliquer devant la cour. "Sans huis clos, bouche cousue", avait noté l’accusé sur un écriteau brandi au premier jour d’audience, devant les assises des Ardennes. Suivant les débats les yeux souvent mi-clos, calé sur son siège les bras croisés, prenant parfois des notes, il n’avait pas varié d’un iota. Jusqu’à ce matin.
Sous les questions pressantes de maître Seban, un avocat des parties civiles qui l’interrogeait sur le meurtre d’Isabelle Laville, Fourniret a proposé de transmettre ses réponses "en différé" après les avoir notées "par écrit", souhaitant que ses réponses soient transmises "directement aux familles".
"C’est votre dernière lâcheté ?", s’est emporté maître Didier Seban. A la suspension d’audience, l’avocat a dénoncé "une attitude de protection" de l’accusé. "Il a peur de se tromper, de dire des choses qu’il n’a jamais dites", a précisé l’avocat.
Selon Michel Fourniret, seules les familles des victimes doivent pouvoir avoir accès à ses explications. Il l'avait dit dès le 27 mars en transmettant au président un document manuscrit au style très confus où il se décrivait notamment comme "un être dénué de tout sentiment humain". Il souhaitait que sa prose soit lue aux familles.
"Depuis le début du procès il écrit beaucoup de petits billets (...) On va examiner les réponses en différé, voir s'il est pertinent" de les verser aux débats, déclare maître Pierre Blocquaux, l’un des défenseurs de l'accusé. Mais dans cette hypothèse, les réponses risquent d’être tout de même lues publiquement, en vertu du principe de l’oralité des débats.
L’examen de l’enlèvement et du meurtre d’Isabelle Laville se poursuit cet après-midi, avant une suspension des débats jusqu’à lundi matin. Le procès de Michel Fourniret et de son épouse Monique Olivier doit durer jusqu’à fin mai à Charleville-Mézières.
En marge du procès, le parquet général de Charleville-Mézières a décidé de retirer à l'hebdomadaire Paris Match son accréditation pour couvrir l'audience, après la publication dans l'hebdomadaire d'une photo montrant Fourniret dans le box, assis les bras croisés. Le tueur en série présumé avait refusé d'être filmé et photographié, ce qui est son droit.
Gilles Halais avec agences
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