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Fourniret : le discours de la méthode

Dans une vidéo d'aveux tournée par la police belge en 2004 et diffusée ce matin devant la Cour d'assises des Ardennes, le tueur en série présumé déclare avoir tué une de ses victimes {"pour la faire taire"} et décrit avec minutie la mécanique qui le conduit à tuer.
Article rédigé par franceinfo
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C'est le "vrai" Fourniret qui s'exprime dans cette vidéo, pas l'être renfermé et avare de mots que les jurés voient tous les jours dans la salle d'audience. Dans les extraits diffusés ce matin, c'est le technicien du crime qui parle. Calme, précis, froid, fier de lui, Fourniret reconnait avoir enlevé Elisabeth Brechet, 12 ans, disparue en décembre 1989 près de Namur (Belgique).

Il explique ensuite par le menu comment il a tué l'adolescente : "Ca va très vite (...) à partir du moment où la résistance se manifeste, je dois contrer cette résistance, la faire taire". D'une voix posée, le tueur en série présumé justifie son mode opératoire, l'étranglement, comme une "nécessité", apparaissant "pour faire taire les protestations, pour faire taire le regard".

Le corps d'Elisabeth avait été retrouvé enterré le 3 juillet 2004 lors de fouilles au château du Sautou, l'ancienne propriété du couple Fourniret. Son crâne était recouvert d'un sac plastique. Pourquoi cet enfouissement, demande un enquêteur ? Et Fourniret de répondre, de façon quasi professionnelle : "Le technicien que je suis tente de savoir où il en est. Là c'est le côté rationnel qui s'exprime".

En Belgique, la loi du 2 août 2002 permet de filmer les interrogatoires de suspects sur autorisation du juge d'instruction. Les extraits diffusés aujourd'hui sont considérés comme élément du dossier et non pièce à conviction. Les deux accusés sont restés impassibles pendant la diffusion de la vidéo.

Anne Jocteur Monrozier

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