Fin du procès de Jérôme Kerviel, jugement en octobre
Les juges vont devoir trancher entre deux versions de la même histoire, deux portraits du même homme. Jérôme Kerviel est-il ce "jeune homme passionné par la finance", qui n'avait qu'"un seul but, faire gagner de l'argent à sa banque", comme l'a dépeint ce matin son avocat dans sa plaidoirie ? Ou bien ce "professionnel de la fraude", qui a créé un "système destiné à trahir la confiance" de la banque, dont a parlé hier le procureur ?
A-t-il fait perdre 4,9 milliards d'euros à la Société Générale car il a été incité par sa hiérarchie à prendre de gros risques pour gagner beaucoup d'argent ? Ou bien parce qu'il a outrepassé les limites fixées par ses supérieurs, leur mentant pour cacher ses agissements ?
En un mot, cette perte de 4,9 milliards d'euros a-t-elle été causée par les excès d'un homme ou par l'imprudence d'une banque ?
La défense plaide la relaxe de Kerviel
Deux versions, deux portraits, et donc deux conclusions diamétralement opposées : alors que le ministère public requiert à l'encontre de Jérôme Kerviel cinq ans de prison, dont quatre ans ferme, la défense plaide elle la relaxe pour les deux principaux chefs d'accusations, "abus de confiance" et "faux et usage de faux".
Les juges vont devoir trancher, donc, après avoir entendu au cours de ces trois semaines de procès des témoignages en faveur de l'une ou de l'autre des versions. "La hiérarchie directe de Jérôme Kerviel ne pouvait pas ignorer totalement ses agissements" a soutenu à la barre Benoît Taillieu, ancien collègue de l'accusé. "La hiérarchie c’est moi, la hiérarchie ne savait pas !", s'est emporté au tribunal Jean-Pierre Mustier, ancien responsable du trader.
Le jugement a été mis en délibéré. Il sera rendu le 5 octobre à 10 heures.
Céline Asselot avec agences
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