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Fillette adoptive maltraitée : la mère écope de douze ans de prison

Le père adoptif de la fillette a, quant à lui, été acquitté. Les deux époux ont plaidé leur innocence tout au long de leur procès en appel. 

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Elle était jugée pour "actes de torture et de barbarie". Malika Campin, mère adoptive d'une fillette aujourd'hui âgée de 10 ans, a été reconnue coupable en appel de mauvais traitements sur son enfant, mercredi 11 décembre. Elle a été condamnée à une peine de douze ans de réclusion criminelle pour "violences volontaires ayant entraîné une infirmité permanente", après requalification des faits par la cour d'assises des Hauts-de-Seine. Le père adoptif de la fillette, Pascal Campin, a pour sa part été acquitté. 

A l'énoncé du verdict, Malika Campin, 52 ans, s'est effondrée. "J'en ai marre de cette justice. J'aime ma fille, c'est horrible", a-t-elle hurlé. La cour lui a également retiré son autorité parentale sur K., désormais placée dans une famille d'accueil. Son époux, âgé de 46 ans, a semblé sonné.

Fractures multiples et nombreuses lésions

L'affaire Campin a débuté en 2007 après un signalement de l'hôpital Necker, à Paris, où la fillette avait été hospitalisée à quatre reprises en deux mois. Son corps présentait de nombreuses lésions, ainsi que des fractures. Elle a aussi perdu l'usage de son œil droit. L'équipe médicale avait soupçonné des actes de maltraitance après avoir constaté que ces lésions ne réapparaissaient pas lors d'une hospitalisation prolongée de l'enfant.

Tout au long des débats, Antoine Vey, l'avocat de Malika Campin, a tenté de jeter le doute dans l'esprit des jurés. "Les médecins ont tous donné des versions différentes. Il n'y a aucune preuve de maltraitance, rien dans les tests psychologiques pratiqués chez l'enfant qui, selon vous, a été victime des pires sévices", a ainsi plaidé le ténor du barreau de Lille. Selon les deux époux, parents biologiques d'un garçon d'une dizaine d'années, les lésions de l'enfant ont été causées par une maladie rare ou par une combinaison de pathologies. 

"Cela prouve que la justice peut condamner quand elle ne sait pas. C'est très dur", a réagi l'avocat. Il a indiqué que sa cliente allait se pourvoir en cassation. "Nous sommes satisfaits de la décision qui reconnaît la maltraitance, mais je me pose des questions sur le fait qu'on ait une fois de plus innocenté le père", a de son côté relevé Florence Barthes, avocate de l'association Enfance et Partage, partie civile dans ce dossier. 

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