Fichage ethnique : une entreprise en correctionnelle
Un fichier informatique sur lequel figure la mention "O" pour "origines". Un chiffre est alors attribué à chaque nom : 1 pour un nom à consonance européenne, 2 pour une consonance maghrébine, 3 pour une consonance africaine, 4 pour une consonance asiatique.
C’est ainsi que Daytona, une entreprise spécialisée dans le recrutement d’hôtesse pour des événements commerciaux, classait jusqu’en décembre 2002 ses employés, en fonction de leurs origine ethniques. Par ailleurs, certains postes portaient la mention "langue française et pure white". Au total, des milliers d’actes de discrimination.
L’entreprise et deux anciens cadres de son département "hôtesse" comparaissent cet après-midi devant le tribunal correctionnel de Nanterre (Hauts-de-Seine) pour "discrimination dans des offres d’emploi en raison de la race" et "enregistrement de données sensibles sans accords des intéressés". Selon SOS Racisme, à l’origine de la plainte, "il s’agit du premier procès en France d’une entreprise pour fichage ethnique".
Les deux anciens responsables de Daytona risquent jusqu’à deux ans de prison et 30.000 euros d’amende. La société, jusqu’à 150.000 euros d’amende.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.