Famille recluse à Saint-Nazaire : "Le monde extérieur ressenti comme hostile"
On en sait une peu plus sur cette famille restée recluse dans son appartement de Saint-Nazaire pendant au moins un an. L'audition du père, toujours en garde à vue, et celle de la mère, ont livré aux enquêteurs quelques éléments nouveaux. Il semble notamment que si les parents vivaient ainsi dans l'isolement avec leurs quatre enfants de 14, 17, 19 et 20 ans, c'est par "la crainte du monde extérieur ressenti comme intrusif hostile et agressif ", explique la procureur de Saint-Nazaire, Florence Lecoq, dans un communiqué.
"Les premières investigations ne permettent pas de conclure à l'existence des éléments constitutifs du délit de séquestration ", indique également la procureur. Mais "l'enquête établit d'ores et déjà que les circonstances dans lesquelles les parents ont cru devoir élever leurs enfants sont de nature à compromettre leur santé, leur sécurité, leur moralité et leur éducation ", ajoute la procureur.
"Leurs parents refusaient toute aide extérieure jugée illégitime et revendiquaient leur mode de vie" (La procureur)
"Ainsi, les enfants se sont petit à petit trouvés privés de liens sociaux, d'un suivi médical sérieux, d'activité physique et d'une scolarité adaptée, leurs parents refusant toute aide extérieure jugée illégitime et revendiquant leur mode de vie ", ajoute la procureur Lecoq. Deux des quatre enfants sont semble-t-il handicapés.
"Sous réserve d'auditions ultérieures et des résultats des examens médicaux légaux en cours et à venir, les trois enfants majeurs entendus n'allèguent aucune violence ou maltraitance ", souligne-t-elle en revanche.
Déjà condamnés en 2008 pour des faits similaires
Lors de la découverte de la famille le week-end dernier, une enquête avait été ouverte pour "abandon moral et matériel de mineurs". "A l'issue de la garde à vue du père de famille, actuellement en cours, le parquet de Saint Nazaire envisage de requérir l'ouverture d'une information judiciaire visant les deux parents " souligne le parquet jeudi.
Il apparaît également que la famille avait fait l'objet d'un suivi éducatif par un juge des enfants de 1994 à 2000 et de 2005 à 2008. Le parquet indique enfin que les "parents ont déjà été condamnés par défaut le 17 juin 2008 pour des faits similaires, décision non définitive à ce jour ", sans plus de précision.
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