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Face à la contestation, le gouvernement droit dans ses bottes

Il y a d'abord eu, tôt ce matin, le ministre de l'Intérieur qui a lancé un message de fermeté - les blocages de dépôts de carburant sont des actes "inacceptables et irresponsables", les "voyous" qui se greffent sur les manifestations lycéennes ne seront pas "impunis". _ En conseil des ministres, quelques heures plus tard, le président de la République a martelé que la réforme irait à son terme. Il a ordonné le déblocage de tous les dépôts.
Article rédigé par franceinfo
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Fermeté à tous les étages. Les manifestations contre la réforme des retraites se suivent et se ressemblent - la foule est toujours au rendez-vous.
_ Quant au gouvernement, il ne bouge pas. A trois jours des vacances scolaires, il affiche même la plus grande fermeté.

Brice Hortefeux s'est levé tôt ce matin pour annoncer, de son ministère de l'Intérieur, que trois dépôts de carburant - La Rochelle, Donges et Le Mans - avaient été débloqués cette nuit ; "libérés", c'est le mot qu'il a employé : “la libération de ces dépôts s'est faite sans incident et a permis, dès à présent, à des dizaines de camions de procéder à la distribution de plusieurs millions de litres de carburant”.

Après cette envolée lyrique, le ton se fait plus menaçant : “chacun doit bien en être convaincu: nous ne laisserons pas bloquer le pays ; nous ne laisserons pas les voyous impunis.”
_ Cette seconde partie de phrase s'applique aux dégradations commises en marge des cortèges. Et le ministre d'avancer ses chiffres : 1.423 casseurs interpellés en une semaine, 149 déjà déférés devant la justice. “Le président de la République et le gouvernement entendent que la justice soit à la fois rapide, effective et exemplaire”.

Cette fermeté, on la retrouve quelques heures plus tard en conseil des ministres. La réforme des retraites ira à son terme, a martelé le président de la République.

Et Nicolas Sarkozy d'expliquer : “cette réforme, j'ai voulu qu'elle soit la plus juste possible. Avec le gouvernement, j'ai donc été attentif à toutes les propositions, notamment celles des partenaires sociaux, qui permettaient de progresser dans cette voie sans mettre en péril l'équilibre de nos retraites.”

Après cette énième justification, le chef de l'Etat se fait lui aussi plus menaçant : il ordonne le déblocage de tous les dépôts de carburant car, estime-t-il, les transports constituent “une liberté fondamentale”.

L'argument ultime arrive ensuite : “ces désordres qui cherchent à créer la paralysie du pays pourraient avoir des conséquences en termes d'emploi
en détériorant le déroulement normal de l'activité économique”.

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