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Expulsions de sans-papiers : les passagers «rebelles» relaxés

Le tribunal correctionnel de Bobigny prononce la relaxe pour les deux passagers du vol Air-France Paris-Bamako qui s’étaient opposés à l’expulsion de deux sans-papiers.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Franceinfo (Franceinfo)

Le 28 avril dernier, Marie-Françoise Durupt, 60 ans, et Youssouf Soumounou, un Franco-malien de 46 ans, avaient été débarqués avant le décollage du vol Paris-Bamako. Placés en garde-à-vue et présentés à la Justice, les deux passagers étaient poursuivis pour "provocation à la rébellion" pour avoir manifesté verbalement lors d'une expulsion de sans-papiers.

Des coussins sur la tête

Marie-Françoise Durupt a expliqué à l'audience s'être levée de son siège pour dire sa « honte de la France », tellement les méthodes lui semblaient « inhumaines ». Elle accusait les policiers d'avoir « mis des coussins sur la tête » des sans-papiers « pour les empêcher de crier » et l'un des policiers « de s'être assis sur un Malien ». « Tout ça se déroulait sous les yeux d'enfants, j'avais honte », avait-elle ajouté.

Le procureur avait requis des amendes avec sursis, 1.000 euros pour Marie-Françoise Durupt et 500 euros pour Youssouf Soumounou. Les policiers interviennent « dans une situation déjà humainement difficile » avait souligné le procureur Mohammed Chenguiti en demandant à tous les passagers en général « de ne pas compliquer la tâche » des escortes policières chargées des reconduites à la frontière sur les vols commerciaux.
Les avocats des deux passagers avaient plaidé la relaxe, estimant que leurs clients avaient été choisis « au hasard » parmi la cinquantaine de passagers ayant « manifesté » ce jour-là.

La présidente du Tribunal a estimé que ces propos, au « caractère discutable et excessif », « expression d'une vive émotion et d'une grande désapprobation » ont « participé à l'échec de la reconduite à la frontière » mais qu'ils « ne démontrent pas la volonté de s'opposer de façon violente à l'action de la police ». Elle a donc prononcé la relaxe.

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