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Évasion de Redoine Faïd : Belloubet veut "tirer toutes les conséquences" de l’enquête

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Article rédigé par Public Sénat
France Télévisions

La garde des Sceaux a été interrogée à deux reprises ce jeudi 5 juillet au Sénat sur les circonstances de l’évasion du braqueur Redoine Faïd. Nicole Belloubet a affirmé qu’il fallait réagir « avec sérieux, détermination et sans surenchère ».

Les images de l’évasion spectaculaire, dimanche, du braqueur Redoine Faïd par hélicoptère de la prison de Réau (Seine-et-Marne), ont "choqué" des sénateurs et des sénatrices, comme la centriste Michèle Vullien. Ce jeudi 5 juillet 2018, lors des questions d’actualité au gouvernement, l’élue du Rhône a notamment fait part de ses interrogations sur "la succession hallucinante de signes avant-coureurs non pris en compte" pendant les jours et les mois qui ont précédé l’évasion.

"Ni les lieux ni les moyens n’étaient adaptés. Preuve en est, il est aujourd’hui en cavale", s’est indignée la sénatrice, face à la garde des Sceaux Nicole Belloubet. "La crédibilité de votre administration est mise à mal !"

Elle a également fustigé sévèrement les félicitations au braqueur de Béatrice Dalle, qu'elle a qualifiée "d'actrice décérébrée".

"S'il est établi que des signaux d'alerte n'ont pas été pris en compte, il y aura des sanctions"

Rappelant sa "responsabilité" dans la sécurité des établissements pénitentiaires, la ministre de la Justice a répondu qu’il fallait "réagir avec sérieux, détermination, et sans surenchère". Elle a ajouté qu’elle tirerait "toutes les conséquences" de l’inspection qui rendra ses conclusions dans deux semaines. "S'il est établi que des signaux d'alerte n'ont pas été pris en compte, il y aura des sanctions", a-t-elle prévenu une nouvelle fois.

Contestant les affirmations de la sénatrice sur cet établissement inauguré en 2011, la ministre a affirmé qu’il s’agissait au contraire d’une "prison sécurisée et adaptée pour recevoir des détenus particulièrement signalés comme l’était Redoine Faïd". Une précision accueillie par des chahuts dans l’hémicycle. Et d’ajouter, en détaillant une liste de mesures budgétaires et matérielles : "Le gouvernement n’a pas attendu cet événement grave pour agir".

"Nous assumons le fait que le programme législatif soit intense", fait savoir Édouard Philippe

Autre temps fort de cette séance : le face à face entre le président du groupe socialiste au Sénat, Patrick Kanner, et le Premier ministre Édouard Philippe, au sujet des textes qui se succèdent sans relâche à l’Assemblée nationale, mais aussi au Sénat.

Au palais du Luxembourg, trois textes importants sont examinés dans un laps de temps resserré depuis la fin juin : le projet de loi agriculture et alimentation, le texte avenir professionnel, qui sera suivi de la loi Elan sur le logement. "Nous sommes sur des sujets fondamentaux et vous donnez au Sénat trois fois de temps", s’est offusqué le sénateur du Nord Patrick Kanner. "Nous ne voulons pas moins travailler, mais mieux travailler", a-t-il déclaré, s’offusquant du "dysfonctionnement du calendrier législatif".

Le chef du gouvernement s’est montré droit dans ses bottes. "Nous assumons le fait que le programme législatif soit intense", a répliqué Édouard Philippe. "Je ne crois pas que l’on puisse dire que ces débats ont été tronqués". Pour lui, "les Français en 2017 ont indiqué qu’ils voulaient probablement une forme de rupture avec ce qui avait jusqu’alors prévalu."

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