Enquête sur la mort de neuf militaires français en Afghanistan
Cette décision du juge du Tribunal des armées de Paris (TAP) révélée aujourd'hui dans le quotidien Le Parisien est l'aboutissement de la plainte déposée en 2009 auprès du TAP par les familles de deux soldats morts à Uzbin. Ces familles se défendent de vouloir attaquer l'armée. Mais elles rejettent en bloc l'argument selon lequel mourir un combat est un risque du métier. Selon elles, des dysfonctionnements auraient eu lieu dans la chaîne de commandement.
L'enquête du juge du Tribunal des armées de Paris, Frédéric Digne va donc s'attacher à remonter cette fameuse chaîne. Que s'est-il passé le 18 août 2008 pour que ces neuf militaires tombent dans l'embuscade des talibans ? Les forces ennemis ont-elles été sous-estimées ? Y a-t-il eu reconnaissance aérienne ? Les soldats sur le terrain ont-ils été livrés à eux mêmes ? Telles sont les critiques avancées par les familles. Au juge de faire la lumière sur ces zones d'ombres.
Une enquête qui bouscule les habitudes de l'armée. Le parquet du TAP avait classé la plainte sans suite, estimant que "la mort d'un militaire provoquée par l'adversaire" ne pouvait s'analyser "comme la conséquence directe et indirecte d'une faute de négligence". Le juge Digne va obliger les militaires à fournir la preuve qu'il n'y a pas eu négligence.
Caroline Caldier, avec agences
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.