Enfant du lac de Vendée : l’ex-concubin de la mère en garde à vue
Après être sorti du coma samedi, Antoine a pu être une nouvelle fois entendu par les enquêteurs. Officiellement cette fois. Et il a directement mis en cause l’ex-concubin de sa mère, avec lequel elle avait rompu, sans heurt visiblement, il y a une quinzaine de jours. Activement recherché, ce "témoin clé" – les enquêteurs se refusent, prudemment, à parler de suspect numéro 1, a été interpellé à la mi-journée à St-Hilaire-de-Riez, grâce à "un dispositif plutôt conséquent", expliquent les gendarmes. Il a été placé en garde à vue, de même que la jeune femme chez laquelle il était hébergé, et se montre jusqu'à présent "assez peu coopératif".
Il s’agit d’un homme d’une trentaine d’année, prénommé Cédric. Un mécanicien et ferrailleur, qui appartient à la communauté des gens du voyage. Antoine l’accuse de l’avoir emmené à bord d’un véhicule jusqu’au lac d’Apremont et de l’y avoir jeté, en pyjama. L’enfant garderait "un souvenir net et précis" des faits, selon les enquêteurs qui préfèrent toutefois rester prudents, face aux "déclarations d’un enfant de huit ans qui a vécu des moments difficiles". Parallèlement, d'autres pistes continuent d'être explorées.
C’est dans cette tenue, pyjama et chaussons, qu’Antoine avait été découvert vendredi par un promeneur, flottant à quelques mètres de la berge, inconscient. Rapidement secouru par les pompiers, le garçon âgé de 8 ans se trouvait dans un état d’hypothermie grave (la température de son corps était descendue à 27 degrés), avec un litre d’eau dans les poumons. Hospitalisé "entre la vie et la mort", il est sorti du coma le lendemain.
Interrogé une première fois par les enquêteurs, il a pu fournir son nom, son âge et son adresse. Ce qui a permis de donner un coup d’accélérateur à l’enquête, jusque-là au point mort car personne n’avait signalé la disparition du jeune garçon.
La mère tuée
Dans la maison familiale, les gendarmes ont découvert samedi après-midi le corps de la mère d’Antoine, baignant dans son sang et portant des traces de coups à la tête. Elle serait morte jeudi soir. Et au vu des déclarations de l’enfant, les enquêteurs estiment qu’Antoine n’a "probablement pas assisté" à la mort de sa mère.
Par ailleurs, le père du garçon, qui vivait séparé de la mère depuis de nombreuses années, a pu être contacté par les enquêteurs. Il a fait l’objet de vérifications.
Les accès au domicile familial, une bâtisse blanche située dans un hameau isolé au milieu des marais, restent interdits. Une tente a été dressée devant la maison pour permettre aux gendarmes scientifiques de poursuivre leurs investigations sur le lieu du crime.
Dans le même temps, l'état de santé d'Antoine s'est amélioré, même s'il reste "très perturbé", selon les enquêteurs.
Gilles Halais avec agences
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