Emplois fictifs : les avocats de Jacques Chirac demandent un "sursis à statuer"
Lors d'une audience publique, Maître Jean Veil a défendu l'argument que le tribunal devait attendre le résultat d'un autre litige concernant le règlement financier de l'affaire entre la Ville de Paris, Jacques Chirac et l'UMP pour tenir le procès sur le fond. Plus précisément, les avocats de l’ancien chef de l’Etat demandent au tribunal d'attendre que le tribunal administratif se soit prononcé sur la constitution de partie civile de l'association de lutte contre la corruption Anticor, dont le président d'honneur est le juge Eric Halphen.
_ " Je ne demande pas un report. Je demande que les principes de droit soient respectés ", a déclaré Me Veil. Dans les faits pourtant, cela revient à envisager un report sine die du procès. Le tribunal, qui s'est retiré pour délibérer, devait répondre à cet argument dans la matinée.
Jacques Chirac "n’a pas la maladie d’alzheimer" (Bernadette Chirac)
L’autre grande question qui entoure ce procès historique porte sur la présence, ou non, de l’ancien chef de l’Etat sur le banc des prévenus. Âgé de 78 ans, Jacques Chirac, est apparu fatigué jeudi lors de l’inauguration à Orléans d’un musée dédié à la mémoire des enfants juifs pendant la Seconde Guerre Mondiale, et la perspective de ce procès n’a pas manqué de relancer les spéculations sur son état de santé, le Journal du Dimanche allant jusqu’à évoquer la maladie d’Alzheimer. Démenti formel de son épouse ce lundi matin : Jacques Chirac "n’a pas la maladie d’alzheimer (...) les médecins l’ont dit", affirme Bernadette Chirac. Il "a dit qu’il irait à son procès et il ira", poursuit-elle.
Jacques Chirac doit être jugé avec neuf autres prévenus pour "détournement de fonds publics, abus de confiance et prise illégale d’intérêt" dans deux dossiers concernant 28 emplois présumés fictifs à la Ville de Paris. Les faits remontent à 1992-1995, quand Jacques Chirac était maire de Paris, mais le procès n’a lieu qu’aujourd’hui en raison des règles constitutionnelles qui ont protégé le chef de l’Etat pendant ses deux mandats à l’Elysée, de 1995 à 2007. C’est la première fois qu’un ancien président de la République est appelé à comparaître en justice. Il encourt en théorie 10 ans de prison et 150.000 euros d’amende.
Cécile Mimaut avec agences
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