Ecoutes téléphoniques : Le Renseignement a-t-il abusé de dérogations sur la loi ?
La consultation des factures de téléphone d'un particulier est pourtant une pratique censée être très encadrée. Les services de renseignement, la police ou la gendarmerie doivent au préalable obtenir une autorisation de la CNCIS.
Cette commission a toutefois accepté une dérogation à la règle, une seule. Dans les affaires de terrorisme ou d'atteinte à la sûreté de l'Etat, les services de renseignement peuvent en effet et en toute liberté demander aux opérateurs de consulter des listings d'appels téléphoniques ou des enregistrements de géolocalisation.
Est-ce cette dérogation qui a permis au Renseignement français de compromettre David Sénat, le conseiller de Michèle Alliot-Marie, soupçonné d'avoir fourni à un journaliste des informations confidentielles concernant l'affaire Woerth ? Nous n'en avons jamais été avisés, prétend l'ancien ministre de l'Intérieur Daniel Vaillant, membre de la commission de contrôle des interceptions. Or, on est loin d'une affaire pouvant porter atteinte à la sûreté de l'Etat, selon le socialiste.
_ La fameuse dérogation à la loi sur les écoutes pourrait donc être une porte ouverte à toutes les dérives.
Elodie Guéguen
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