Echauffourées à Corbeil-Essonnes : une fillette dans le coma
Les affrontements, violents, ont éclaté en début de soirée dimanche dans le quartier sensible des Tarterêts, à Corbeil-Essonnes. Les forces de l’ordre, qui sécurisaient une intervention des pompiers venus éteindre des feux de voiture, ont été prises à partie par des jeunes du quartier. Une bande d’une trentaine d’assaillants qui a jeté des pierres et des bouteilles sur les policiers. Un véritable "guet-apens", selon la police.
Dans la confusion, une fillette de 9 ans qui traversait la rue avec sa mère et ses frères et sœurs, a été touchée à la tempe. Elle s’est effondrée, grièvement blessée, avant d’être confiée aux pompiers par un riverain.
_ Transportée dans un état grave, mais stable, à l’hôpital Necker à Paris, elle est ce matin dans le coma, selon sa famille.
"Quelque chose de rond"
La lumière n’a pas encore été faite sur la nature du projectile qui a touché la fillette.
Selon certains habitants du quartier, c’est un tir de Flash-Ball ou de grenade lacrymogène qui aurait causé la blessure. C’est aussi la version du père de Daranca, absent au moment des faits, mais pour qui le projectile "n’était pas une pierre (…) Le médecin a parlé de quelque chose de rond", a-t-il ajouté.
Mais selon un porte-parole de la police, tout porte à croire que Daranca a reçu une pierre en pleine tête. "En l'état actuel des informations (...) aucun lien ne peut être établi entre les blessures de la fillette et un tir policier", explique-t-il.
_ Le préfet de l’Essonne a demandé l’ouverture d’une enquête administrative de l’Inspection générale de la police nationale (IGPN).
D’après les premiers éléments, les policiers étaient positionnés à une quarantaine de mètres des immeubles. A cette distance, un tir de gomme cogne ou de grenade lacrymogène ne peut pas provoquer une plaie ouverte à la tête, selon la police. "Je vois mal un projectile en mousse faire une plaie ouverture et encore moins des policiers tirer volontairement sur une fillette avec une arme aussi précise", affirme Jean-Claude Borel Garin, le patron de la police dans l’Essonne.
_ Reste que, depuis sa mise en service il y a une vingtaine d’années, la gomme cogne, plus connue sous les appellations Flash-Ball ou LBD40, est à l’origine de nombreuses blessures à la tête.
Aux Tarterêts, la blessure de la fillette a provoqué l’arrêt immédiat des violences entre les jeunes du quartier et la police. Les assaillants se sont dispersés et les forces de l’ordre n’ont procédé à aucune interpellation.
Gilles Halais, avec agences
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