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EADS : Villepin renvoie la balle aux responsables industriels

Lors de son audition devant la commission des Finances du Sénat, l’ancien Premier ministre a réaffirmé ne pas avoir eu connaissance des difficultés de l’avionneur avant leur annonce officielle en juin 2006.
Article rédigé par franceinfo
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"Je ne crois pas qu'il faille aller chercher des poux dans la tête de l'Etat". Le message adressé aujourd’hui par Dominique de Villepin aux sénateurs de la commission des finances est sans surprise. L’ancien Premier ministre nie avoir joué un quelconque rôle dans l’affaire des délits d’initiés présumés qui touche le groupe aéronautique EADS : "à aucun moment Matignon n'a été informé des difficultés d'Airbus jusqu'à ce qu'elles soient rendues publiques par l'entreprise elle-même en juin 2006".

Dominique de Villepin se défend et accuse à demi-mots. Il pointe aujourd'hui les responsabilités des industriels dans cette affaire : "En ce qui concerne les industriels, chacun doit assumer sa part de responsabilité. Nous sommes évidemment impressionnés par un certain nombre de faits révélés, la plus-value réalisée par le groupe Lagardère".

Les commissions des Finances des deux chambres mènent actuellement une série d'auditions pour préciser le rôle des différents protagonistes dans la vente massive d'actions EADS fin 2005-début 2006. Une opération intervenue peu de temps avant l'annonce des graves difficultés du groupe européen, qui ont fait plonger le titre en Bourse.

L'Autorité des marchés financiers et la justice française enquêtent sur un délit d'initiés présumé commis par les principaux dirigeants et actionnaires privés d'EADS lors de cette opération.

L'ex-Premier ministre a également confirmé l'existence de notes d'information communiquées par Lagardère, un actionnaire majoritaire d’EADS, à ses services comme à ceux de Bercy au début 2006 : "J'ai adressé l'ensemble des documents et toutes les informations à l'Autorité des marchés financiers dès décembre 2006, en particulier les documents du groupe Lagardère"... tout en réafiirmant qu'à aucun moment la Caisse des dépôts n'avait "informé Matignon" de son intention de racheter une part des actions cédées par Lagardère.

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