Cet article date de plus de treize ans.

EADS : Thierry Breton lave l'Etat de toute responsabilité

L’ancien ministre de l’Economie, des Finances et de l’Industrie était reçu à la mi-journée par Jean Arthuis (UDF), président de la commission des Finances du Sénat pour éclaircir son rôle exact dans l'affaire EADS. En particulier au sujet de ses relations avec la Caisse des dépôts au moment des faits.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Radio France ©Reuters/ Benoit Tessier)

"On a pu dire ici ou là que l’Etat avait joué un rôle néfaste, et je dois vous dire Monsieur le président, que cela m’a choqué." C’est avec ces mots que l’ancien ministre de l’Economie commence sa plaidoirie. Choqué que l’on ait pu mettre en cause la responsabilité de l’Etat dans le délit d’initiés dont sont accusés quelques hauts responsables d’EADS.

Pour clamer sa vision des faits, Thierry Breton se livre à un rappel des faits fleuve et minutieux.
_ Juin 2005, au Salon du Bourget. EADS communique qu’il y a des retards sur le programme de l’Airbus 380. "Je suis moi-même industriel, je l’étais avant d’être ministre, et je sais que des retards dans ce genre de projets ne sont pas improbables", plaide-t-il. Plusieurs fois, il s’entretient de l’état d’avancée du projet. Plusieurs, on lui répond qu’il n’y a pas d’inquiétudes à avoir.

Décembre 2005. Lagardère lui fait part de son intention de céder une part de sa participation dans EADS. Thierry Breton émet tout de suite "sa plus grande réserve." Quoiqu’il en soit, la réponse de l’Etat est on ne peut plus clair : "nous ne cédons aucune action", scande-t-il.
Quand Lagardère et Chrysler-Daimler cèdent effectivement 7,5% chacun de leur part, là encore, l’Etat ne s’associe pas.

En ce qui concerne la Caisse des dépôts, point noir de cet imbroglio financier, l’ancien ministre de l’Economie et des Finances répète n’avoir jamais eu aucun pouvoir sur l’organisme, chargé par lui-même de décider des investissements qu’il désire faire. "La Caisse des dépôts ne m’a jamais tenu informé de quoi que ce soit", et de se tourner vers Jean Arthuis, "et vous monsieur le président, vous a-t-elle jamais prévenu du temps où vous étiez ministre ?"

Augustin de Romanet, directeur général de la CDC, a annoncé qu’il se joindrait aux procédures judiciaires à l’issue de la procédure de l’AMF si le délit d’initiés était avéré.
_ Il sera auditionné, au même titre que le député UMP Michel Bouvard, président de la commission de surveillance de la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC), mercredi prochain.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.