EADS : la Caisse des dépôts aurait agi en solo
"Nous n'avons jamais informé l'Etat". Devant les parlementaires de la commission des finances de l’Assemblée nationale, Dominique Marcel, le directeur financier de la CDC a de nouveau nié ce matin avoir informé le ministère des Finances de la prise de participation de l’institution publique dans EADS : "Non seulement on n'a pas reçu d'instructions, mais nous n'avons jamais informé l'Etat de cette opération".
Le directeur général de la Caisse des dépôts, Augustin Romanet a aussi proposé de réformer l’institution en créant un comité des investissements. Un organe auquel seraient confiées les opérations de marché les plus confidentielles et les investissements les plus importants de la CDC. L’objectif est d’éviter toute ambiguïté à l’avenir sur le rôle de l’Etat dans de telles opérations.
L'achat des titres EADS par la CDC remonte au printemps 2006. L'institution avait alors acquis 2,25% du capital de l'entreprise pour un montant d'environ 600 millions d'euros. Ces actions ont perdu environ un tiers de leur valeur. Une moins-value, certes virtuelle, mais qui l'a néanmoins contrainte à passer une provision de 126 millions d'euros au titre de 2006.
Selon le procès-verbal de la réunion de la Commission de surveillance de la CDC en date du 12 juillet, cité par Le Monde, l'Etat a autorisé la Caisse à procéder à cette acquisition, "dans le cadre du pacte d'actionnaires" d'EADS réunissant l'Etat et le groupe Lagardère. Or l'ancien ministre des Finances Thierry Breton, entendu vendredi au Sénat, a affirmé avoir appris "par la presse" l'acquisition par la CDC d'une partie des 7,5% du capital d'EADS cédé par Lagardère. Une affirmation qui suscite à tout le moins le scepticisme car, si la Caisse est officiellement indépendante, elle entretient des relations étroites avec l'Etat, qui lui-même a toujours suivi avec beaucoup d'attention EADS.
Pour que toute la lumière soit faite sur le rôle de l’Etat dans cette affaire, le groupe PS à l'Assemblée demande aujourd’hui l’ouverture d’une commission d’enquête parlementaire.
De son côté, le président d’EADS s’est exprimé sur la rémunération des dirigeants de l'entreprise, système mis en cause dans le cadre des délits d'initiés présumés. Dans un entretien accordé au journal Le Monde, Louis Gallois demande la "suppression totale" des stock-options.
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