Drogue : le ministère de l'Interieur confirme que les tests salivaires ne sont pas fiables à 100%
Depuis août 2008, le test salivaire a remplacé le test urinaire utilisé jusqu'alors.
_ Ces tests sont très simples d'utilisation : il suffit de mettre un peu de salive sur une petite bandelette de test. Si la personne contrôlée n'a pas consommé de cannabis, une bande rose apparaît. Si en revanche elle a fumé peu de temps auparavant, la bandelette ne se colorera pas.
Le problème, c'est qu'au moins trois études menées dans trois pays (Allemagne, Belgique et France) ont montré que ces tests étaient assez peu performants.
Le docteur Patrick Mura, du service de toxicologie et pharmaco-cinétique au CHU de Poitiers, a étudié le résultat de 740 dépistages salivaires et confirme leur fiabilité aléatoire : "avec les tests utilisés actuellement en France, il y a un nombre non négligeable de 'faux négatifs', mais surtout des 'faux positifs' : autour de 10%.
Ce que je préconise, c'est que tous ces tests qui doivent être mis en place par les forces de l'ordre soient évalués scientifiquement, de façon à être à l'abri de ce genre de mauvaises surprises."
En attendant, les "faux positifs", qui n'ont pourtant rien à se reprocher, se voient retirer leur permis de conduire jusqu'à ce que les résultats de l'analyse sanguine, la seule qui fasse foi devant la Loi, infirme les résultats du test salivaire et vienne les blanchir.
_ Ces tests sont vendus par l'entreprise pharmaceutique “Biotech et détect” près de Melun. Ils permettent de détecter cinq drogues et sont vendus 25 euros l'unité.
Bruno Rougier
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