Drame du Chambon-sur-Lignon : questions autour du suivi judiciaire du meurtrier présumé
Y a-t-il eu un dysfonctionnement dans le suivi socio-judiciaire du meurtrier présumé d'Agnès ? Mis en examen pour viol sur une mineure en août 2010 dans le Gard, le lycéen avait effectué quatre mois de détention provisoire. Du fait de sa minorité, cette détention aurait pu atteindre six mois, renouvelée à titre exceptionnel.
Mais pour le parquet de Clermont-Ferrand, le garçon avait été jugé "réadaptable, réinsérable et ne présentant pas de dangerosité" . D'où la mise en place d'un simple contrôle judiciaire, fin
2010, en attente de son procès: un suivi psychiatrique, psychologique et une scolarité en internat. Des conditions qu'il remplissait, selon le
parquet.
L'établissement scolaire était-il au courant des antécédants judiciaires du jeune homme ? Non, pour Philip Bauwens, le directeur du collège-lycée cévenol. Il reconnaît simplement avoir eu "des éléments sur la scolarité" du jeune homme et savait qu'il "avait eu des ennuis avec la justice" , quatre mois de prison, dont il affirme "ne pas avoir connu la nature" .
Des informations que la direction aurait pû obtenir des parents du jeune homme, dont le choix s'était porté sur cet établissement privé dans le cadre de son suivi judiciaire. Mais "nous n'avions pas à nous immiscer" , justifie un autre membre de la direction. Quant aux services de justice, Philip Bauwens a affirmé "ne pas avoir eu de rapports" avec eux.
"Il dit ce qu'il veut" , a réagi le procureur de la République de Clermont-Ferrand, Jean-Yves Coquillat. Hier, le magistrat avait affirmé que le chef d'établissement "était au courant" de la situation judiciaire du jeune homme.
Cet après-midi, en conférence de presse, le vice-président de l'établissement Jean-Michel Hieaux s'est "indigné" de ce "dysfonctionnement" . "La seule information qui nous ait été donné sur ce jeune homme, et encore par son père, est que celui-ci avait été placé en détention provisoire" , a-t-il pointé d'une voix brisée.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.