Drame de Carcassonne : l'armée confirme les dysfonctionnements
Progressivement, les zones d'ombre s'estompent. Il est aujourd'hui possible de reconstituer le fil dramatique des événements - celui qui a conduit, le 29 juin dernier, un militaire du 3e RPIMa à ouvrir le feu sur la foule en pensant tirer à blanc.
Selon les procès-verbaux des auditions, que France Info a publié ce matin en exclusivité, il y a bien eu une suite de dysfonctionnements. La plus importante étant que les militaires avaient pris la mauvaise habitude de conserver par devers eux des balles réelles, alors qu'ils sont censés rendre les munitions non utilisées après l'entraînement.
Ces dysfonctionnements, l'armée ne les nie pas. Mais elle tend tout de même à sous-estimer leur portée, par la voix de son service de communication, le Sirpa-terre (Service d'information et de communication des armées)
Rien de nouveau, commente donc l'armée - la meilleure preuve étant que les Groupements de commandos parachutistes ont été dissous juste après.
L'affaire avait fait grand bruit, et provoqué à l'époque la démission du chef d'état-major de l'armée de terre, le général Bruno Cuche.
Après la confirmation vient le temps du démenti. S'il est bien un aspect des procès-verbaux que l'armée conteste vivement, c'est le fait que le programme de la démonstration ait été changé au dernier moment -- ce qui reviendrait à dire que la démonstration ait eu lieu sans préparation suffisante.
Un lieutenant expliquait ainsi qu'au "départ, la tente avec le public devait se trouver dans l'angle, à l'opposé de là où elle se trouvait. Mes hommes se sont entrainés 2, 3 jours avec cette configuration. Il n'y a pas eu de mesures de sécurité particulière liée à la présence de la foule." Là, l'armée de terre s'inscrit en faux. Formellement.
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