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Dordogne : une ZAD contre des "travaux de contournement" à Beynac

Une zone à défendre s'est implantée à Beynac, en Dordogne, pour s'opposer à un projet de contournement routier. Une situation en partie due au "président du département", selon Michel André, membre du collectif Sauvons la vallée de la Dordogne.

Article rédigé par franceinfo
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Une dizaine d'opposants au projet du contournement de Beynac ont investi le terrain départemental. (Caroline Pomès / Radio France)

Une zone à défendre (ZAD) a vu le jour il y a un peu moins de trois semaines à Beynac, en Dordogne pour s'opposer à un projet de contournement routier. "Il y a 15 à 20 personnes qui y vivent régulièrement", a indiqué mercredi 8 mars sur franceinfo Michel André, membre du collectif Sauvons la vallée de la Dordogne.

"Les gens qui y sont, sont des gens âgés pour la plupart, et qui resteront jusqu'à ce qu'on ait des discussions avec le président du département qui refuse tout échange", précise Michel André.

franceinfo : Pourquoi vous opposez-vous à ce projet ?

Michel André : Il y a un problème au niveau de la circulation sur une période assez courte, entre le 15 juillet et le 15 août. Il y a des ralentissements dans les villages. C'est tout à fait normal, c'est un département touristique. À Beynac, des travaux ont commencé en 2015 et ils doivent se terminer en 2017. Fin juin, nous allons pouvoir nous rendre compte si ces travaux ont permis de rendre la circulation plus fluide. Dans le même temps, le président du département, qui est aussi un élu du secteur, privilégie un contournement sans attendre que les travaux d'aménagement de Beynac soient réalisés. Le chantier de contournement comprend deux ponts, un tunnel, des ronds-points et une route de 4 kilomètres.

C'est un projet de 70 millions d'euros, le département de la Dordogne est très endetté.

Michel André, membre du collectif Sauvons la vallée de la Dordogne

à franceinfo

Ce qui est plus grave, c'est que nous nous trouvons dans une zone appelée "le triangle d'or" où il y a cinq châteaux classés et une biosphère reconnue par l'Unesco. Toute la vallée de la Dordogne est classée Natura 2 000. Ce projet pose problème par rapport à la biodiversité. Si ces ouvrages sont réalisés, ils seront irréversible et marqueront à vie "le triangle d'or".

Vous occupez les lieux aujourd'hui ?

Sur la ZAD, 15 à 20 personnes vivent régulièrement. Des riverains viennent nous apporter de la nourriture. C'est une ZAD qui n'a pas la consistance de Notre-Dame-des-Landes, ou celle de Sivens.

Les gens qui vivent sur la ZAD sont pour la plupart âgés, et convaincus. Ils resteront jusqu'à ce qu'on ait des discussions avec le président du département qui refuse tout échange et qui passe son temps à insulter les gens plutôt qu'à se mettre autour d'une table.

Michel André, membre du collectif Sauvons la vallée de la Dordogne

à franceinfo

Nous avons obtenu de la part de la préfète le principe d'une table ronde pour pouvoir discuter. Nous demandons un moratoire le temps que les travaux de Beynac soient réalisés et qu'un bilan positif ou négatif soit fait. Nous demandons que par la suite la procédure de la loi sur l'eau s'applique et que l'on commence seulement après les travaux de contournement. Mais, aujourd'hui, ils ont déjà commencé sans qu'il y ait eu une décision préfectorale.

Michel André : "C'est un projet de 70 millions d'euros, le département de la Dordogne est très endetté."

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