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Distilbène: 2 millions d'euros pour la famille d'un grand prématuré

C'est la première fois qu'une condamnation atteint un tel montant dans cette affaire. Le laboratoire UCB Pharma devra verser plus de deux millions d'euros de dommages et intérêts à la famille d'un enfant né grand prématuré. Le tribunal de Nanterre a estimé que son handicap était lié à l'exposition in utero de sa mère au Distilbène.
Article rédigé par franceinfo
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Le tribunal a retenu la responsabilité d'UCB Pharma, mais nous n'avons pas
encore pris connaissance des détails du jugement et il est encore trop tôt pour
dire si nous ferons appel” a déclaré le directeur général d'UCB Pharma,
Mohamed Chaoui.
La 2e chambre civile du tribunal a considéré que l'exposition in utero de la
mère de l'enfant au Distilbène, pendant la grossesse de la grand-mère en 1958,
avait un lien avec le handicap de l'enfant, né en 1990.
Louis, âgé de 18 ans, “pesait 1.050 grammes” à sa naissance, survenue “au
bout de 26 semaines de grossesse”, explique l'avocate de la famille, Me
Martine Verdier.
“Il souffre d'un handicap à 80% et ne sait ni lire ni compter. Il se déplace
en fauteuil roulant et a besoin d'une assistance en permanence”.

Les montants alloués représentent environ deux millions d'euros pour le
préjudice, auxquels s'ajoute une rente à vie de 14.000 euros par trimestre pour
une "assistance tierce personne". UCB Pharma devra aussi verser près de 500.000
euros à ses parents.

Le Distilbène est le nom commercial d'une hormone de synthèse prescrite en
France entre 1950 et 1977 aux femmes enceintes pour prévenir les fausses
couches, les risques de prématurité et traiter les hémorragies de la grossesse. Sa nocivité a été établie chez les enfants
exposés in utero, en particulier chez les filles. En 1977, le fabricant du
Distilbène, UCB Pharma, a décidé de rendre publique sa contre-indication aux
femmes enceintes en France.

Dans un dossier similaire, jugé également par le tribunal de Nanterre, UCB
Pharma a été condamné hier également à verser "une indemnisation provisionnelle" de
70.000 euros à une jeune fille de 12 ans, handicapée à 15%, et 60.000 euros à
ses parents, dans l'attente que le préjudice soit déterminé lorsque la victime
aura atteint la majorité, a annoncé l'avocate.

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