Deux témoins oculaires semblent exonérer Colonna
Des expertises ont été ordonnées pour vérifier l’état de ces témoins défaillants. Ils sont six à s’être fait porter pâle (lire notre article), tous avec des bonnes raisons. "C’est quand même très bizarre", a réagi Me Philippe Lemaire, avocat de la veuve et des enfants du préfet assassiné le 6 février 1998 dans les rues d’Ajaccio.
Hier, Joseph Colombani, lui, est venu.
_ Ce haut fonctionnaire territorial corse de 60 ans a même livré deux heures et demie de souvenirs très précis : mimant devant la cour la gestuelle du préfet "se courbant vers le bas, le tronc formant un angle droit" ; restituant avec minutie le "guet-apens" dressé par les deux agresseurs, "d'une froideur totale".
Le "témoin idéal"
Yvan Colonna était-il l'un d'eux ? L'image de l'accusé n'a pas déclenché de "déclic" dans la mémoire du témoin. "Lorsque j'ai vu Yvan Colonna, je n'ai pas vu l'homme dont j'ai gardé le souvenir en train d'assassiner le préfet Erignac", affirme Joseph Colombani. Le témoin assure déposer "en son âme et conscience", au point que le président Wacogne le qualifie de "témoin idéal". Une remarque peu du goût de la défense qui a dit espérer "qu'elle n'était pas ironique".
Et à la reprise des débats ce matin, rebelote !
_ Un deuxième témoin est venu affirmer à la barre de ce procès en appel que le berger de Cargèse (Corse) n'était pas le tireur. Il s'agit d'une employée du casino d'Ajaccio, Marie-Ange Contart, témoin directe, elle-aussi, du meurtre du préfet Erignac.
Elle a dit avoir vu le visage du tireur et l'arme qu'il tenait, et avoir croisé fugitivement son regard, ce qui l'a "traumatisée". "Jamais je ne l'oublierai, on pourra me présenter l'assassin dans dix ans, je le reconnaîtrai", a-t-elle déclaré à la barre.
Les débats se poursuivent.
Gilles Halais avec agences
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