Deux ans d'enquête, 35 braqueurs interpellés dans le Nord et en région parisienne

Les braqueurs sont soupçonnés d'avoir participé à quatre attaques et tentatives contre des centres forts, c'est à dire les QG des entreprises de fourgons blindés. Plus de 3 millions d'euros avaient été volés.
_ En 2007 et 2008, cette équipe, ou plutôt ces équipes fédérées autour d'un noyau dur, ont à quatre reprises pris d'assaut, ou tenté de le faire, deux centres forts de la région lilloise.

La première fois, les braqueurs n'ont emporté "que" 100.000 euros, parce qu'un témoin les a dérangés. Aussitôt, ils se sont repliés, en n'emportant qu'une partie de l'argent.
_ Et c'est cette capacité à s'extraire vite plutôt qu'à paniquer qui a convaincu les policiers qu'ils avaient affaire à de vrais pros. Jean-Jacques Colombi, chef de la brigade nationale de répression du banditisme, le souligne : "s'ils sont capables de se retirer sans parvenir à leurs fins, c'est une démonstration de professionnalisme. Ils travaillent de manière minutée, et chacun a son rôle : dans l'action, ils peuvent s'apparenter à un type de commando".

Ces braqueurs avaient des taupes dans les centres forts : ils étaient renseignés de l'intérieur, et très organisés. Equipe de repérage, logistique, assaut...

De nombreuses armes ont été retrouvées dans des box, dans le Nord et en région parisienne. Le détail avec Philippe Véroni : "des armes longues, des armes de guerre, des armes de poing, des milliers de munitions, des gilets pare-balles, des gyrophares de police, des postiches... On a affaire à des membres du grand banditisme."

Le profil des braqueurs donne raison au patron de l'Office : casiers judiciaires remplis, pour des affaires de stups, de vols à main armée, d'agressions, d'enlèvements...
_ L'argent volé a semble t-il été investi en grande partie dans l'immobilier, à l'étranger. Et l'équipe avait un projet avancé de braquage d'un nouveau centre fort dans le Nord.

Franck Cognard