Cet article date de plus de sept ans.

"Des gens criaient et pleuraient" : des élèves du lycée de Grasse racontent la fusillade

Sur Twitter ou dans les médias, des élèves ont décrit ce qui s'était passé dans le lycée Tocqueville, jeudi. Récit de l'intérieur. 

Article rédigé par Julie Rasplus
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4 min
Des élèves attendent d'être évacués dans la cour du lycée Tocqueville à Grasse (Alpes-Maritimes) après qu'une fusillade a éclaté, le 16 mars 2017. (MAXPPP)

Grosse frayeur pour les élèves du lycée Tocqueville de Grasse (Alpes-Maritimes). Un jeune homme de 17 ans a ouvert le feu dans l'établissement, jeudi 16 mars, avant d'être interpellé. Huit personnes, dont le proviseur, ont été légèrement blessées, quatre par des plombs, quatre autres choquées ou blessées dans le mouvement de foule qui a suivi les tirs. La panique a en effet saisi de nombreux élèves qui ont raconté ce qui s'était passé à l'intérieur du lycée. 

Dans la cour, "on a cru que c'était un attentat"

"J'étais assis par terre contre le mur en face du terrain de sport, en contrebas de la cour de récréation, en train d'écouter de la musique. J'ai entendu une détonation, j'ai cru que c'était un pétard. Je me suis levé et j'ai entendu une deuxième détonation", raconte Xavier, un élève du lycée interrogé par Nice-Matin. A ce moment-là, "on a cru que c'était un attentat", renchérit Thomas, un lycéen de terminale, auprès du même quotidien

"Tout le monde s'est alors mis à courir et j'ai reçu des cailloux ou des plombs, je ne sais pas. On a escaladé le portillon à côté du gymnase et des élèves ont eu leurs vêtements déchirés", explique Xavier, qui s'est immédiatement réfugié dans un magasin attenant au lycée.

Un commerçant, interrogé par franceinfo, a d'ailleurs vu débarquer deux lycéennes "venues se réfugier dans la boutique". "Elles étaient très choquées car l'une d'elles a reçu un plomb au niveau du bras, raconte-t-il. Elles sont parties paniquées, en courant, en sautant un mur, en passant par-dessus une clôture…"

"Des lycéenne réfugiées dans la boutique ont vu un homme tirer avec un fusil" Nicolas, un commerçant du lycée témoigne sur franceinfo

Dans les classes, "on s'est tous mis sous les tables"

La peur a aussi saisi de nombreux lycéens qui se trouvaient à l'intérieur et qui ont, pour la plupart, choisi de rester dans leurs classes. Lorsque les premiers coups de feu ont retenti, Marianna se trouvait en cours. "On a entendu 'alerte attentat'. A ce moment-là, on s'est tous mis sous les tables et on a attendu les policiers", confie-t-elle à franceinfo.

Afin d'éviter que le tireur ne pénètre dans la classe, les élèves ont "bloqué la porte avec un placard". Puis "des policiers sont venus et ont frappé à la porte. Ils sont allés dans les salles où il y avait d'autres élèves et on nous a fait sortir accroupis contre le mur pour nous mettre en sécurité", poursuit la lycéenne. 

Sur Twitter, un élève dénommé Maxime a lui aussi raconté la scène vécue de l'intérieur. "Des gens criaient, pleuraient (...), on avait aucune info de dehors", écrit-il, avant d'expliquer avoir entendu "quelqu'un crier 'j'me rends, j'me rends'".

L'élève, coincé "dans une salle avec toute [sa] classe", est resté confiné tout le long de l'intervention des forces de l'ordre. Il n'est sorti qu'après avoir entendu un message assurant que "le lycée était complètement sécurisé et qu'on allait procéder à l'évacuation". Il a pu rentrer chez lui, où il compte "[se] reposer et déstresser".

Par les fenêtres, on a vu l'assaillant tirer

Certains élèves ont, eux, croisé l'assaillant. C'est le cas de Marianna, qui raconte à franceinfo avoir vu le tireur par la fenêtre alors qu'elle s'en approchait pour la fermer et mettre la classe en sécurité. "Il m'a regardée dans les yeux, il a tiré en l'air, j'ai fermé la fenêtre et je me suis mise sous la table", relate-t-elle, en précisant qu'"il avait la rage"

Thomas, qui se trouvait dans une salle de classe au dernier étage du lycée, a lui aussi vu le jeune homme armé par la fenêtre. "J'ai vu un mec avec un pistolet à plombs tirer à deux reprises sur notre proviseur, dans la cour de récréation", raconte-t-il à Nice-Matin

[Le proviseur] a fait preuve d'un sang-froid incroyable, j'étais trop loin pour entendre ce qu'il lui disait, mais il est resté calme, même après avoir été touché par un premier tir. Malgré le plomb dans le bras, il a continué à essayer de le ramener à la raison.

Thomas

à "Nice-Matin"

Cet élève de terminale assure avoir reconnu le lycéen, qu'il connaît "seulement de vue". Et se demande comment le tireur a pu pénétrer armé dans l'établissement. "Tocqueville est bien contrôlé. Quand on rentre, on doit montrer notre carnet et on ouvre notre sac."

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.