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Dernière représentation devant la Justice pour Bernard Tapie

Bernard Tapie devrait liquider aujourd'hui ses longs démêlés avec la Justice. Il est convoqué devant le tribunal correctionnel de Paris pour répondre de banqueroute. Mais le procès risque d'être court, car l'accusation a été ébranlée par les épisodes précédents de l'affaire Tapie.
Article rédigé par franceinfo
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C'est peut-être le dernier chapitre d'une longue saga. Mais un dernier chapitre qui sera sans doute loin du roman judiciaire fleuve qui avait jusqu'à présent été la règle des différents épisodes de, ou plutôt, des affaires Tapie.

L'audience d'aujourd'hui devant le tribunal correctionnel de Paris ne pourrait durer que quelques minutes. Le “golden boy” à la française des années 80 doit cette fois répondre de banqueroute. Ce procès devait avoir lieu en 2005, mais il a été renvoyé de multiples fois. Pendant ce temps, les développements de la chute de l'empire financier et industriel de Bernard Tapie ont peu à peu vidé l'accusation de sa substance, jusqu'à rendre le délit lui-même caduc, du moins si l'on en croit l'avocat de l'ex-patron d'Adidas.

Quinze ans de marathon judiciaire

Pour bien comprendre la complexe mécanique judiciaire qui conduit à ce dernier acte sous forme de pétard mouillé, il faut remonter quelques étapes du marathon judiciaire de Tapie, vieux de 15 ans. On dévidera la pelote en commençant par la fin.

  • En décembre, le tribunal de commerce de Paris décide la révision, c'est à dire l'annulation, de la liquidation des deux holdings de Bernard Tapie : la Financière et Immobilière Bernard Tapie (patrimoine industriel et financier de Bernard Tapie) et le Groupe Bernard Tapie (ses actifs personnels). La liquidation avait été prononcée en 1994.

  • Cette décision découle de la sentence arbitrale rendue en juillet 2008 dans le litige né de la revente d'Adidas, opposant Bernard Tapie au Crédit Lyonnais. On se souvient que la sentence en question avait abouti à ce que le Consortium de réalisation - la structure pu,blique chargée de gérer le passif du Crédit Lyonnais - soir condamné à verser 285 millions d'euros d'indemnités aux liquidateurs du groupe.

    De ces deux étapes, l'avocat de Bernard Tapie tire une conclusion : s'il n'y a plus de liquidation, il n'y a donc plus de banqueroute. Il n'y a donc plus d'accusation, et pas de procès possible. Ainsi se terminerait les déboires de Bernard Tapie avec la Justice. Mais le tribunal mettra probablement sa décision en délibéré.

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