Demandes de renvoi rejetées : le procès Krombach démarre vraiment
Dieter Krombach va devoir affronter son passé. La cour d'assises de Paris a rejeté ce matin toutes les demandes de renvoi du procès déposées par ses avocats, dès le premier jour d'audience hier.
Les avocats de ce médecin allemand, accusé du meurtre de sa belle-fille, jugeaient ce procès "illégal". Ils appuyaient leur demande sur deux arguments principaux finalement rejetés par la cour d'assises :
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Les conditions d'interpellation de l'accusé : Dieter Krombach avait été interpellé en France en octobre 2009, après avoir été enlevé par le père de la victime. Mais selon la cour d'assises, ce rapt n'empêche pas le procès, puisqu'il fait l'objet d'une enquête distincte.
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L'incompatibilité juridique du procès en France avec le classement de cette
affaire par la justice allemande en 1987. La cour d'assises répond que cela n'empêche pas le procès, puisque Dieter Krombach n'a pas été innocenté après un débat contradictoire.Hier ses avocats avaient également avancé une thèse nouvelle : l'implication d'un général français dans l'enlèvement de Dieter Krombach en 2009, en Allemagne. "A la lecture de la procédure, il n'apparaît pas établi que ce général soit intervenu dans l'enlèvement de Dieter Krombach", a répondu la cour, ajoutant que même si c'était le cas, cela ne signifierait en rien que l'Etat français est impliqué.
Ce médecin allemand de 76 ans est suspecté du meurtre en 1982 de sa belle-fille Kalinka Bamberski, retrouvée morte dans son lit au domicile familial. Son procès, initialement prévu au printemps dernier, avait été renvoyé à cause de sa santé défaillante. Cette fois, un récent rapport d'expertise conclue que Dieter Krombach est apte à comparaître. La cour d'assises de Paris va donc pouvoir entrer dans le vif du sujet. Ce procès se poursuit jusqu'au 21 octobre.
Clara Beaudoux, avec agences
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