Délinquance : baisse des homicides, mais hausse des violences en 2012
Le bilan de l'Observatoire de la délinquance est mitigé, alors que Manuel Valls s'apprête à annoncer une "réforme de l'outil statistique".
C'est le premier "bilan" de Manuel Valls. Après huit mois place Beauvau, le ministre de l'Intérieur s'est livré, vendredi 18 janvier, à l'exercice délicat de la publication des chiffres de la délinquance de l'année 2012.
Pour la première fois, l'Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP) a distingué les données des zones urbaines couvertes par la police – qui "concentre 75% des faits" – et celles des zones rurales couvertes par la gendarmerie. Raison invoquée : une hausse des indicateurs chez les gendarmes, qui utilisent un nouveau logiciel. L'outil statistique a été faussé, selon l'ONDRP. Francetv info vous détaille les chiffres.
Les homicides au plus bas depuis 1996
Le nombre des homicides en France a atteint son "plus bas niveau historique" en 2012, a affirmé Manuel Valls. L'ONDRP a précisé qu'il s'agissait du niveau le plus bas depuis 1996 avec une diminution des homicides de 2,3% en zone police et de 22,4% en zone gendarmerie entre 2011 et 2012. Les tentatives d'homicides sont en revanche en forte hausse (+ 11% en zone police et + 34,6% en zone gendarmerie).
Les cambriolages en hausse
Les cambriolages d'habitations principales, déjà en hausse en 2011, ont encore augmenté de 4,7% en zone police et de 14,7% en zone gendarmerie, a relevé l'Observatoire. Les vols sont également à la hausse tels ceux "à la tire" (+ 8,5%) et avec violence contre les femmes dans la rue (+ 8%).
Les vols à main armée en baisse depuis 3 ans
En revanche, a dit l'ONDRP, les vols violents avec armes ont diminué (-6,4% en zone police et -9,1% en zone gendarmerie) ainsi que ceux de véhicules (respectivement -3% et -1,2%). Le nombre des vols à main armée enregistrés diminue en 2012 pour la 3e année consécutive, avec -26,4% entre 2009 et 2012 en zone police et -19,1% en zone gendarmerie, a encore fait valoir l'ONDRP.
Débat autour des violences physiques
Parallèlement, les violences physiques non crapuleuses enregistrées par la police nationale ont baissé de 1,5% en 2012 par rapport à 2011. Il s'agit des violences aux personnes, point noir de la délinquance depuis des années, que l'opposition estime en hausse. L'ancien ministre de l'Intérieur de Nicolas Sarkozy, Brice Hortefeux, a déclaré cette semaine que, selon lui, elles ont augmenté de 6%, ce que n'a ni confirmé ni commenté l'ONDRP.
Christophe Soullez, l'un des responsables de l'Observatoire, a simplement déclaré qu'additionner les chiffres de la police et ceux de la gendarmerie serait cette année une "erreur majeure". "Les violences sur les personnes, sur les femmes et les cambriolages augmentent depuis des années", a expliqué Manuel Valls. C'est vers ces phénomènes (...) que nous devons évidemment nous engager."
Un nouvel outil pour mesurer la délinquance
Avant de commenter ces chiffres, vendredi après-midi, Manuel Valls a à nouveau rappelé son intention de "réformer en profondeur l'outil statistique" de la délinquance afin d'éviter les "manipulations" et être "transparent". Manière de répondre à l'opposition, qui dénonce un "laxisme" du gouvernement depuis la fin 2012, lorsque l'explosion des chiffres de la gendarmerie a été connue. Manuel Valls a souligné que cette journée allait consacrer "l'indépendance" de l'Observatoire. "Je vais assumer ces chiffres" et "regarder en face la réalité de la délinquance", a-t-il ajouté.
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