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David Sénat : "On me cible pour des faits que je n'ai pas commis"

Témoignage exclusif ce midi chez nos confrères de France Inter. Celui de David Sénat, ancien conseiller pénal au cabinet de l'ancienne ministre de la Justice Michèle Alliot-Marie. L'année dernière, les services du contre-espionnage sont remontés jusqu'à lui grâce au relevé téléphonique d'un journaliste du Monde, ce que révélait le quotidien hier. Alors accusé d'avoir transmis des informations sur l'affaire Bettencourt au journaliste, le fonctionnaire avait perdu son poste.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
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  (Radio France © AFP)

Le ministre de l'Intérieur, Claude Guéant, le confirmait hier sur France Info : "il y a eu des repérages de conversations téléphoniques" effectués par la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI), concernant un journaliste du Monde, Gérard Davet, en juillet 2010, alors qu'il enquêtait sur l'affaire Bettencourt.

_ C'est le quotidien qui a révélé l'information hier. La juge Sylvie Zimmermann aurait en sa possession les réquisitions adressées par le contre-espionnage à l'opérateur de téléphone Orange, pour obtenir les facturations détaillées du journaliste.

Une demande de factures qui est intervenue au lendemain de la publication par le quotidien d'un article embarrassant pour Eric Woerth, alors ministre du Travail, qui a dû démissionner en raison de soupçons de financement politique illégal par Liliane Bettencourt.

Claude Guéant a indiqué hier qu'il s'agissait de " rechercher l'auteur de la divulgation à l'intérieur de l'administration de procédures judiciaires, ce qui est tout à fait scandaleux".
_ La DCRI souhaitait donc rechercher la source du journaliste... et est remontée jusqu'à un fonctionnaire nommé David Sénat, qui était alors conseiller pénal au cabinet de la ministre de la Justice Michèle Alliot-Marie.

Suite à cela, David Sénat avait perdu son poste et s'était retrouvé chargé d'une mission sur la future cour d'appel de Cayenne.

Il ne s'était jamais exprimé depuis, il l'a fait pour la première fois dans le journal de 13h de France Inter.

"On remonte à moi à partir d'investigations faites sur un journaliste, on isole mon nom, et on me cible comme étant l'auteur présumé de faits que je n'ai pas commis. "
"Je n'avais aucune raison de penser que j'étais l'objet d'une enquête, enquête par ailleurs conduite sur des bases juridiques extrêmement fragiles."
"Ce que j'espère c'est retrouver un peu de sérénité personnelle et professionnelle."

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