Dany Leprince renvoyé en prison : sa requête en révision a été rejetée
A l'audience la semaine dernière, le parquet général avait pourtant demandé l'annulation de sa condamnation, et la tenue d'un nouveau procès d'assises. Suggérant également qu'une nouvelle enquête soit ouverte, pour examiner le rôle éventuel dans la tuerie de l'ex-femme de Dany Leprince. Mais la Cour de cassation, siégeant en Cour de révision, n'a pas retenu la série de faits nouveaux mis au jour dans une contre-enquête menée depuis 2005.
Ces faits nouveaux fragilisaient à l'extrême les charges pesant sur Dany Leprince. Ils mettaient à mal l'impartialité de l'enquête, et pointaient la culpabilité de Martine Compain, l'ex-épouse de Dany Leprince.
La cour a considéré à l'inverse "qu'il n'existe aucun fait nouveau ou élément inconnu de la juridiction au jour du procès de nature à faire naître un doute sur la culpabilité de Dany Leprince".
"Je suis innocent"
En décembre 1997, cet habitant de Thorigné-sur-Dué (Sarthe) avait été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité par les assises de la Sarthe pour le quadruple meurtre de son frère, sa belle-sœur et deux de ses nièces âgées de 6 et 10 ans. Seule la cadette des fillettes, âgée de 2 ans, avait miraculeusement échappé à la boucherie, le 4 septembre 1994.
Après 16 ans passés en prison, Dany Leprince avait bénéficié d'une remise en liberté le 8 juillet 2010, sur décision d'une première commission de révision. "A neuf mois d'intervalle, deux formations de la Cour de cassation, composées chacune de magistrats de la Cour de cassation, ont dit très exactement le contraire l'une de l'autre", dénonce Me Yves Baudelot. L'avocat de Dany Leprince affirme qu'il va continuer à se battre, évoquant la piste d'un recours devant la Cour européenne des droits de l'homme de Strasbourg, ou encore un recours en grâce auprès du président de la République.
A l'énoncé de son arrêt aujourd'hui, la Cour de cassation a ordonné le retour en prison du condamné. "Je suis innocent, je ne comprends pas", a lancé Dany Leprince, avant d'être emmené par les gendarmes.
Si sa demande avait été acceptée, la révision du procès de Dany Leprince aurait été la neuvième décision de la sorte dans l'histoire de France.
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