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Colonna : défense et accusations dos à dos après l’étape corse

A cinq jours du verdict, la Cour d’Assises spéciale de Paris s’est déplacée en Corse sous forte escorte pour une audience hors-normes avec Yvan Colonna, sur les lieux de l’assassinat du préfet Erignac.
Article rédigé par franceinfo
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  (Radio France © REUTERS / Jean-Paul Pelissier)

Les sept magistrats, les avocats de la défense, les deux avocats généraux, assistés de photographes et d’un balisticien, sont arrivés peu après midi à l'aéroport d'Ajaccio, à bord d'un avion militaire Transall. L’ensemble de la Cour est descendu par l’avant de l’appareil, l’accusé par l’arrière, menotté et sous la garde des gendarmes d’élite du GIGN.

Première étape après le déjeuner dans les locaux de la Police de l’Air et des Frontières : la gendarmerie de Pietrosella, où l’arme qui devait servir à abattre le préfet Erignac avait été dérobée en 1997, au cours d’une attaque avec prise d’otages.

Le cortège a ensuite attendu la tombée de la nuit pour gagner l’avenue Colonna d’Ornano à Ajaccio, où le préfet Claude Erignac avait été abattu de trois balles dans la nuque, le 6 février 1998. Des centaines de CRS, gendarmes, tireurs d’élite et membres du GIGN et du RAID avaient complètement bouclé le quartier, totalement interdit aux badauds et aux journalistes afin de préserver le huis clos de l’audience. Une audience insolite, qui s’est tenue à la lumière des projecteurs. Le berger de Cargèse était présent mais n’a pas pris la parole.

Ce coûteux transport de justice (estimé à 100.000 euros) s’est achevé peu avant 19h. Magistrats, avocats et accusé sont ensuite repartis en avion, direction Villacoublay, près de Paris.

Défense et accusations campent sur leurs positions

La défense affirme avoir marqué des points, martelant une fois de plus qu’il ne pouvait y avoir que deux hommes impliqués directement dans l'assassinat (Alain Ferrandi et Pierre Alessandri, qui ont avoué et ont été condamnés) et non trois, comme le dit l'accusation. La partie civile assure au contraire que la cour a constaté que le troisième homme pouvait être resté invisible, caché derrière un immeuble.

La défense entend prouver que les personnes déjà condamnées pour le crime auraient menti en incriminant Yvan Colonna au début de l'enquête, dans le but de protéger d'autres auteurs, toujours en fuite.

Une audience de restitution est prévue mardi. Le verdict est attendu vendredi. L'accusé risque la perpétuité.

Gilles Halais

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