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Colonna avant le verdict : "J'ai des convictions, mais ça ne fait pas de moi un assassin"

Parole à l'accusé, juste avant l'entrée en délibération des neuf magistrats de la cour d'assises spéciale de Paris : "Je n'ai jamais tué personne", a plaidé à nouveau Yvan Colonna, jugé pour la troisième fois pour l'assassinat du préfet Erignac en 1998. _ C'est ce soir qu'il saura s'il est encore condamné, comme l'a requis le parquet, ou acquitté au bénéfice du doute, comme le réclame sa défense. "Je n'ai jamais eu aussi peur qu'aujourd'hui, même pas en cavale".
Article rédigé par franceinfo
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"J'en ai marre de me battre depuis 13 ans, je suis fatigué, fatigué, fatigué". C'est un Yvan Colonna las qui s'est exprimé ce matin devant la cour d'assises spéciale de Paris, avant que les neuf juges professionnels qui composent son jury ne sortent pour délibérer, vers 10h40. La ligne de défense du berger de Cargèse n'a pas varié d'un iota, depuis son premier procès : "En 1999, ma vie a basculé. J'ai fait huit ans de prison pour un crime que je n'ai pas commis. Vous avez ma vie entre vos mains

Aujourd'hui, l'accusation contre Yvan Colonna repose essentiellement sur les déclarations de neuf personnes, cinq des protagonistes de l'assassinat qui ont été condamnés, et quatre de leurs épouses ou compagnes. Tous se sont rétractés, mais sans convaincre la justice jusqu'à présent.
Lui renchérit pourtant : "Je n'ai jamais tué personne [...] J'ai des convictions que je n'ai jamais cachées, mais ça ne fait pas de moi un assassin".
Yvan Colonna ne s'est pas adressé cette fois à la famille Érignac, comme s'il savait la cause impossible. Dans la salle, présent pour la toute première fois, son fils, Jean-Baptiste.

Le verdict est attendu vers 16 ou 17 heures et sera motivé par les neuf juges professionnels, ce qui sera une première dans une cour d'assises spéciales. Yvan Colonna qui n'a de cesse de clamer son innocence a déjà été condamné deux fois à la perpétuité pour l'assassinat et l'attaque quelques mois plus tôt de la gendarmerie de Pietrosella. Une première en 2007 : la perpétuité assortie d'une peine de sureté de 18 ans. Et la seconde en appel en 2009, avec plus de sévérité encore, puisque la peine de sûreté avait été allongée à 22 ans. Or le ministère public, qui le considère toujours comme le tireur, a requis à nouveau cette même peine.
_ En cas de condamnation, le Corse disposera néanmoins de recours possibles. Il pourra déposer un nouveau pourvoi en cassation, et saisir la Cour européenne des droits de l'homme.

Cécile Quéguiner, avec agences

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