Clearstream : vers un appel du Parquet ?
Y-aura-t-il appel du Parquet de Paris dans l'affaire Clearstream ? Le procureur de la République, Jean-Claude Marin, va peut-être l'annoncer dans la journée, voire même ce matin.
En tout cas, les deux camps, celui de Dominique de Villepin et celui de Nicolas Sarkozy ont décidé d'anticiper la décision en ouvrant des tirs de barrage nourris dès hier soir dans tous les médias.
Vu depuis les tranchées sarkoziennes, un appel est souhaitable. Premièrement, estiment en choeur les soutiens du président, les commanditaires restent impunis dans cette affaire, seuls les seconds couteaux, Lahoud et Gergorin, ont trinqué. Deuxièmement, dans son communiqué, Nicolas Sarkozy lui-même a annoncé qu'il ne ferait pas appel. Passant sur le fait que de toute manière, les parties civiles d'un procès pénal n'ont pas le droit de le faire, les amis de l'Elysée soulignent que si le Parquet décide de faire appel, comme c'est le cas dans la plupart des affaires où la cour contredit les réquisitions du procureur, et bien ce sera là une éclatante preuve de l'indépendance des magistrats, puisqu'ils prendraient le contrepied du président. Une telle démonstration, au passage, irait enrichir l'argumentaire de la réforme de la Justice qui supprime le juge d'instruction, confiant les enquêtes aux parquets.
De l'autre côté du miroir, un éventuel appel prendrait une toute autre signification. Dominique de Villepin lui-même a montré la voie à ses “grognards”. Hier sur France 2, il a rappelé que le Parquet était congénitalement lié à l'exécutif. “Le parquet, c'est la garde des Sceaux, et c'est le président de la République” lance-t-il. Donc, si appel il y a, il sera téléguidé par l'Elysée et prendra pleinement une signification politique, puisque la justice a totalement lavé l'ex-premier ministre. C'est ainsi qu'il l'explique.
Et il jure qu'il “n'imagine pas un instant” que le parquet fasse appel d'un jugement ne laissant selon lui place à “aucun doute” sur son innocence.
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