Clearstream : le lapsus de Sarkozy déclenche la colère de la défense
Actualisé à 11h10
Au mépris le plus flagrant de la présomption d'innocence ? Venant de la part d'un avocat de formation, les propos de Nicolas Sarkozy ont de quoi surprendre. “Au bout de deux ans d'enquête, deux juges indépendants ont estimé que les coupables devaient être traduits devant un tribunal correctionnel”. Il était, une fois de plus, question du procès Clearstream, dans lequel le président de la République est partie civile - une première...
Des “coupables” traduits devant un tribunal ? La petite phrase, prononcée sur un plateau de télévision, s'est répandue comme une traînée de poudre jusqu'au palais de justice de Paris.
Directement visé, Dominique de Villepin - les deux hommes, on le sait, se haïssent. Ses avocats ont eu beau jeu de laisser exploser leur colère, et de rappeler qu'il existait en France la présomption d'innocence.
Ils se sont même demandés, à un moment, s'ils n'allaient pas engager des poursuites... avant de réaliser que l'immunité présidentielle mettait Sarkozy à l'abri, le temps de son mandat.
Finalement, un peu plus tard dans la matinée, Me Olivier Metzner a expliqué que Dominique de Villepin avait décidé d'assigner le président de la République pour atteinte à la présomption d'innocence. L'assignation sera formellement déposée demain... pour un examen bien plus tardif : à la fin du mandat présidentiel.
Alors, lapsus, mot malheureux, ou au contraire parole parfaitement réfléchie ? La questions se pose aujourd'hui. D'autant que l'on se souvient que, le jour de l'arrestation d'Yvan Colonna, Sarkozy, à l'époque ministre de l'Intérieur avait déjà parlé de l'arrestation de l'“assassin” du préfet Erignac. Au mépris de toute précaution oratoire...
Guillaume Gaven, avec agences
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