Chevaline : l'ancien policier municipal toujours en garde à vue
S'agit-il de l'auteur du quadruple meurtre de Chevaline en septembre 2012, celui qui avait tué trois membres de la famille britannique al-Hilli et un cycliste français ? Un an et demi après les faits, l'enquête fait un grand pas : un homme de 48 ans a été interpellé mardi matin. Sa garde à vue pourrait se poursuivre pendant 96 heures, le procureur d'Annecy doit tenir une conférence de presse mercredi à 14h.
D'après le procureur, Eric Maillaud, "cette interpellation, qui ne restera peut-être pas unique, est le fruit des témoignages recueillis notamment après la diffusion, le 4 novembre 2013, du portrait-robot d'un motard vu à proximité de la scène de crime et recherché activement par les enquêteurs ". Selon lui, le suspect, entendu par la section de recherches de Chambéry, présente "une forte ressemblance " avec ce portrait-robot d'un homme portant un casque de moto et un bouc.
L'examen de son téléphone portable "le situe dans la zone au moment des faits ", a précisé une source proche de l'enquête. Mais les enquêteurs ne disposaient pas mardi soir "d'éléments déterminants" pour confondre cet homme.
Un policier municipal révoqué en juin
L'homme a été arrêté à Lathuile, probablement chez sa compagne, mardi matin vers 10h. Il s'agit d'un ancien policier municipal de Menthon-Saint-Bernard, village voisin de Talloires, en Haute-Savoie, près du lac d'Annecy tout proche de Chevaline. Il n'aurait aucun "lien direct" avec les protagonistes du drame.
"L'intéressé, s'il s'agit bien de lui, a été révoqué en juin ", a précisé le maire de Menthon-Saint-Bernard. "Il a été radié de la fonction publique territoriale ", a-t-il ajouté, et "prié alors de quitter son logement communal ". Selon France 3 Alpes, il travaillait depuis en Suisse.
Un "marginal", "amateur d'armes"
L'homme est décrit par une autre source proche du dossier, comme un "montagnard taiseux ", "amateur d'armes ", vivant comme un "marginal ". Mardi des perquisitions ont eu lieu à son domicile, à Talloires, dans une petite maison d'un lotissement où l'homme logeait depuis quelques mois. Selon une source proche de l'enquête, de nombreuses armes ont été saisies chez lui, elles vont faire l'objet d'examens.
Les enquêteurs recherchent en fait l'arme du crime : un Luger P06 de calibre 7,65 mm parabellum, pistolet automatique fabriqué en Allemagne et Suisse. En septembre 2012, cette seule arme avait tiré 25 douilles retrouvées au sol, ce qui signifie que le tireur a utilisé au moins trois chargeurs. Selon les spécialistes, c'est une arme très appréciée des tireurs pour sa précision et sa maniabilité.
La piste locale au premier plan
Cette arrestation remet la piste locale au premier plan, alors que la justice avait jusqu'ici plutôt envisagé un conflit familial autour d'un héritage entre deux frères. En 18 mois d'enquête, une seule personne avait été interpellée, en juin dernier au Royaume-Uni : le frère de l'homme tué, soupçonné de "complot pour commettre un meurtre". Il avait été relâché le lendemain.
L'éventualité d'un tueur isolé, agissant de son propre chef, est "une hypothèse de travail parmi d'autres mais ce n'est pas l'hypothèse numéro un ", a dit mardi une source proche du dossier. Les enquêteurs tentent plutôt de faire le lien entre un ou des hommes de main locaux et un éventuel commanditaire.
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