Canal+ en correctionnelle pour avoir fait espionner Bruno Gaccio

L’affaire avait fait grand bruit.
_ En 2005, un ancien employé des services de sécurité de Canal+, Pierre Martinet, publie un livre (Un agent sort de l’ombre) dans lequel il affirme avoir personnellement filé et photographié Bruno Gaccio.

Cet ancien agent de la DGSE (direction générale de la sécurité extérieure) raconte par le menu, sur 80 pages, les moyens qu’il a déployés pour déstabiliser l’auteur des Guignols . A l’époque, Gaccio a pris la tête de la "fronde" contre la nouvelle direction de Jean-Marie Messier et Xavier Couture.

Les méthodes utilisées sont dignes des pires barbouzes : écoutes téléphoniques illégales, "sonorisation" des bureaux de la production des Guignols, filatures, intimidations en tous genres. Le plan prévoit de cacher de la cocaïne dans la scooter de Gaccio, voire de l’agresser à coups de manche de pioche. Ce qui ne sera jamais mis à exécution, Pierre Martinet affirmant avoir réalisé à temps ce qu’il s’apprêtait à commettre.

L’ancien agent secret, ex-garde du corps de Mazarine Pingeot, affirme avoir agi sur commande de son responsable de l’époque, le patron de la sécurité de Canal, Gilles Kaehlin, et de son adjoint, Gilbert Borelli.

Une instruction est alors ouverte.
Elle débouche aujourd’hui, conformément aux demandes du parquet, sur le renvoi devant le tribunal correctionnel des trois protagonistes, mais aussi de la chaîne en tant que personne morale. Tous seront jugés pour "violation du secret professionnel, atteinte à l’intimité, violation de domicile et recel de violations du secret des correspondances".
Ce renvoi semble donc accréditer les déclarations de Martinet.

Gilles Halais, avec agences