Bugaled Breizh : décision fin novembre sur un supplément d'enquête
Actualisé à 13h33
Le 15 janvier 2004, le chalutier Bugaled Breizh avait coulé en quelques minutes au large des côtes anglaises, dans une zone où se déroulaient des exercices impliquant notamment des sous-marins appartenant à des pays de l'OTAN.
Les familles, l'armateur et le comité de pêche restent persuadés qu'un des sous-marins participant à cet exercice militaire au large du Cap Lizard est à l'origine de la perte du chalutier de Loctudy dans le Finistère et de la mort de ses cinq marins. Mais les familles craignent un non-lieu.
Le juge d'instruction de Quimper, Mélanie Gehin, avait refusé en janvier leur demande d'investigations complémentaires. Déterminées à obtenir des informations sur les activités des sous-marins qui participaient à l'exercice conjoint mené par l'Otan et les Britanniques, les parties civiles ont saisi la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Rennes. L'audience - publique - avait lieu ce matin : la chambre a mis sa décision en délibéré, elle a rendra le 27 novembre.
Audience clé
Les magistrats pourraient confirmer l'ordonnance du juge de Quimper : c'est ce qu'a requis l'avocate générale. Dans ce cas, on se dirige vers un non-lieu et on ne saura jamais ce qui s’est passé.
Mais ils pourraient aussi contredire la juge de Quimper. L’enquête serait alors relancée, en accordant l'envoi de commissions rogatoires internationales.
De hauts responsables français dont Michèle Alliot-Marie, pourraient être entendus. “Comme toutes les familles, j'espère que l'enquête va continuer. Si un non lieu est prononcé, je serai peut-être déçu mais je continuerai à me battre pour la réouverture du dossier avec un élément nouveau,” estime Robert Bouguéon, le président du comité des Pêches du Guilvinec. “Si c'est un non lieu, ça veut dire que les magistrats ne veulent pas ou ne peuvent pas faire connaître le responsable”, affirme pour sa part l'armateur du Bugaled Breizh Michel Douce.
Une pétition pour demander une audience publique
Devant la cour d’Appel les audiences ne sont habituellement pas publiques.
C’est pour cette raison qu’une pétition a été lancée.
Elle a recueilli plus de 7.000 signatures ces dernières semaines.
“Cette pétition montre que toute une région, tout un pays est avec nous”, estime Rémi Gloaguen, le frère d'une des victimes.
Il reproche au président de la République de ne pas avoir reçu les familles et “de faire l'autruche” dans cette affaire.
Le 15 janvier 2004, le navire avait été retrouvé sous l'eau avec 140 m de câbles supplémentaires côté bâbord, élément qui, selon certains experts et les parties civiles, aurait pour origine une collision avec un sous-marin.
Mais, selon d'autres experts, l'accident pourrait également provenir d'un problème technique ou d'une croche notamment dans le sable.
Mikaël Roparz, avec agences
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.