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Blocage au Pays basque : entre 1 000 et 1 700 manifestants samedi matin, 17 manifestants placés en garde à vue

10 points de blocage ont été ciblés et communiqués à l’avance par les manifestants, dont la mairie de Bayonne, les gares de Biarritz et Mauléon et le tarmac de l'aéroport de Biarritz. 17 personnes ont été placées en garde à vue.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Des manifestants de l'association Bake Bidea sur l'avenue du Maréchal Soult à Bayonne, dans le cadre de la journée de blocage du Pays Basque, le 23 juillet 2022. (FRANCE BLEU PAYS BASQUE)

Un millier de manifestants participaient samedi matin à une action de "blocage" du Pays basque afin d’exiger la libération de prisonniers basques, ex-membres d'ETA, a indiqué le préfet des Pyrénées-Atlantiques, Eric Spitz, sur France Bleu Pays Basque. L’association Bake Bidea et le mouvement des Artisans de la paix, à l'origine de cette action, avancent de leur côté le chiffre de 1 700 personnes mobilisées.

17 manifestants ont été placés en garde à vue après les blocages, six samedi matin et onze samedi après-midi, pour "un délit d'entrave à la voie publique", indique le parquet de Bayonne à France Bleu Pays Basque. Les six personnes qui ont été placées en garde à vue samedi matin ont été interpellées après avoir pénétré sur le tarmac de l'aéroport de Biarritz. Ils ont fait irruption sur le tarmac, avant d’être rapidement exfiltrés par la police, tôt samedi matin. D’autres militants ont été verbalisés pour avoir bravé l’interdiction aux abords de la gare de Biarritz, tandis que certains se sont rassemblés devant la mairie de Bayonne.

Un rassemblement de soutien aux manifestants placés en garde à vue aura lieu à 17h30 devant la sous-préfecture de Bayonne, "pour demander leur libération immédiate", fait savoir l'association Bake Bidea.

Les manifestants ont annoncé avoir bloqué l'autoroute A63 entre Bayonne Nord et Bayonne Sud en direction de l'Espagne ce samedi, rapporte France Bleu Pays basque, malgré l’interdiction de manifester émise vendredi par la préfecture des Pyrénées-Atlantiques. La circulation a repris vers 13h10.

Neuf personnes se sont enchaînées à la voie de chemin de fer entre Boucau et Bayonne, bloquant le trafic ferroviaire et provoquant des retards importants en gare de Bayonne. Selon la SNCF, peu avant 12h, la circulation était interrompue entre Tyrosse et Bayonne, avant de reprendre à 14h. France Bleu ajoute qu'une opération de gendarmerie était en cours à la mi-journée afin de déloger les protestataires.

D'autres groupes sont parvenus à bloquer le pont de la D810 entre Bidart et Guétary et plusieurs autres routes ont été bloquées ce matin : environ 400 personnes ont notamment entravé l'avenue du maréchal Soult à Bayonne ainsi que la route qui relie Hendaye à Behobie. Des déviations sont en place selon France Bleu, qui précise que le préfet refuse de les déloger malgré l'interdiction en vigueur, pour ne pas "créer de trouble à l'ordre public".

D'importants dispositifs policiers sont en place notamment à la gare et à l'aéroport de Biarritz, où un filtrage est effectué pour empêcher les manifestants de pénétrer dans le terminal. Sur son site internet, l'aéroport invite les usagers à arriver encore plus en avance que d'habitude pour pallier les retards occasionnés. "Il n'y aura pas de bus et très peu de taxis", précise l'aéroport sur son site.

Ils réclament la libération conditionnelle de deux ex-membres d'ETA

Dix points de blocage ont été ciblés et communiqués à l’avance par les manifestants avant l’interdiction de la préfecture, dont la mairie de Bayonne, les gares de Biarritz et Mauléon, ainsi que le marché couvert d’Espelette ou encore le parking de la plage de Bidart. Dans un communiqué, Bake Bidea indique que ces blocage seront levés à 16h samedi. L'association affirme que cette journée, qui s'est déroulée "sans aucun incident", est un "succès".

Ces blocages visent à réclamer la mise en liberté conditionnelle de Ion Parot et Jakes Esnal, anciens membres d’ETA condamnés en 1997 à la réclusion criminelle à perpétuité avec d'autres membres d'un commando notamment responsable de l'attentat à la garnison de Saragosse en 1987, qui a fait onze morts, dont six enfants. Ils sont incarcérés en France depuis 32 ans.

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