Bientôt des procès filmés ?
L'Association des sinistrés du 21 septembre 2001, qui avait présenté en décembre la demande d'enregistrement filmé des audiences, s'est félicitée de la décision du premier président de la Cour d'appel de Toulouse. "Le filmage, ça nous tenait à cœur. Mais personne n'y croyait. C'est la première fois que l'on accorde cette autorisation pour filmer un procès non historique", a déclaré Me Agnès Casero, avocate de l'association. Jusqu'à présent, seuls ont été filmés en France des procès au caractère éminemment historique, comme ceux de Maurice Papon et de Paul Touvier, jugés pour participation à un crime contre l'humanité, a-t-elle rappelé.
La décision de la justice "confirme la portée historique de ce procès", a déclaré Frédéric Arrou, président de l'association des sinistrés du 21 septembre. "Cela s'inscrit surtout dans notre travail entamé depuis sept ans de construire une mémoire à cette affaire, car il sera intéressant de voir dans 20, 30 ou 40 ans comment ont été abordées ces questions de risque industriel ou environnemental", a ajouté M. Arrou.
Déficit de confiance envers la justice ?
Lors du procès d’Yvan Colonna en décembre 2007, France 3 avait diffusé des images prises au prononcé du verdict. L'interdiction de tout enregistrement de son ou d'image est prévue par l'article 38 ter de la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse, une infraction punie d'une amende de 4.500 euros. Pour justifier la relaxe, les magistrats de la 17e chambre ont expliqué que "l'enregistrement était dépourvu de toute subjectivité de la part de son auteur" et que "la diffusion en cause ne recherchait pas davantage le sensationnel et n'était pas de nature à troubler l'ordre public, ni à nuire à l'autorité et à l'impartialité du pouvoir judiciaire".
Dans un rapport rendu public le 22 octobre 2008, le Conseil supérieur de la magistrature (CSM) suggérait de permettre aux médias audiovisuels d'accéder aux salles d'audience, partant du constat d'un "déficit de confiance" des Français envers la justice. "Le son et l'image sont en effet, de loin désormais, les premiers vecteurs de l'information. La justice ne peut donc espérer mieux se faire connaître et comprendre par le plus grand nombre sans passer par eux", expliquait l'organe suprême de la magistrature.
Caroline Caldier avec agences
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