Bettencourt : l’avocat de l’ex-comptable dénonce le "harcèlement" du parquet
Me Antoine Gillot dénonce l’"acharnement" du parquet contre sa cliente, l’ex-comptable des époux Bettencourt. Parce que "c’est un témoin crédible et qu’elle sait beaucoup de choses" .
_ "Je ne dis pas qu’elle a été maltraitée par les services de police mais je m’aperçois qu’elle a un ‘traitement de faveur’ et que tout cela est dirigé par le parquet", explique l’avocat, évoquant les conditions d’audition de sa cliente. "Je crois que le terme de harcèlement est tout à fait adapté", poursuit-il.
Selon Me Gillot, "l’objectif" serait double : "décrédibiliser un témoin très important" dans le procès intenté par la fille de Liliane Bettencourt contre l’ami photographe de sa mère. Et "décrédibiliser également ce que Claire Thibout a pu dire sur les remises d’espèces aux politiques".
Détermination
Pour l’avocat de la comptable, compte-tenu de la nature très sensible de l’affaire, l’enquête "devrait être conduite par un magistrat indépendant, c'est-à-dire un juge d’instruction". Alors que la procédure est "totalement maîtrisée" par le procureur Philippe Courroye "dont on sait les liens très proches avec l’Elysée", poursuit Me Gillot. "Le parquet est d’un parti-pris dans cette affaire qui est choquant", conclut-il.
A l’acharnement qu’il dénonce, Me Antoine Gillot oppose la "détermination" de sa cliente : "le pot de terre fait front et n’a pas l’intention de se laisser intimider", certifie-t-il.
Me Gillot affirme encore que sa cliente "ne s’est aucunement rétractée et a maintenu mot pour mot" ce qu’elle avait déclaré au journaliste de Mediapart. Notamment les "espèces demandées" par Patrice de Maistre "pour la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy" et le versement de ces fortes sommes en liquide à Eric Woerth.
Les visites des politiques et les enveloppes
Claire Thibout confirme également les visites de Nicolas Sarkozy chez Liliane Bettencourt, comme d’autres hommes politiques de droite. Et qu’à l’occasion de ces visites de politiques, "il lui était demandé de préparer des enveloppes avec des espèces", explique l’avocat. Monsieur et Madame Bettencourt "se montraient très généreux avec les personnels politiques de droite", a-t-elle réaffirmé aux enquêteurs. Tout en concédant qu’elle n’avait jamais assisté personnellement à des remises d’enveloppes.
"Je crois que la vérité va sortir", pronostique l’avocat, évoquant les documents produits par le site marianne2.fr (près de 400.000 euros sortis en liquide dans les mois qui ont précédé l’élection présidentielle, ndlr).
Gilles Halais, avec agences
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