Bertrand Cantat va-t-il être inquiété pour le suicide de son ex-épouse ?
Kristina Rady s'est donné la mort en 2010. Une avocate parisienne spécialisée dans les violences conjugales souhaite que le parquet de Bordeaux rouvre l’enquête.
Elle estime que Bertrand Cantat a exercé des pressions psychologiques sur son ancienne compagne, Kristina Rady : l'avocate Yael Mellul "souhaite obtenir un rendez-vous auprès d’un magistrat du parquet de Bordeaux dans le courant du mois d’août pour le convaincre [de rouvrir l'enquête sur la mort de l'ex-femme de Bertrand Cantat]", a-t-elle expliqué vendredi 9 août au quotidien régional Ouest France.
"Le parquet peut prendre l'initiative de poursuivre Bertrand Cantat sur le fondement des violences ayant entraîné la mort sans intention de la donner, prévues par l'article 222-7 du Code Pénal et punies de quinze ans de réclusion criminelle", a-t-elle expliqué à L'Express.
Bertrand Cantat, qui était, au moment du suicide, sorti de prison depuis deux ans après la mort de l'actrice Marie Trintignant en 2003, a été mis hors de cause par la justice. Le musicien avait par ailleurs porté plainte contre Paris Match en 2012, après la publication d'un article dans lequel les parents de son ex-femme l'accusait de violences, qu'il a toujours démenties.
L'avocate s'appuie sur un message téléphonique
L'avocate ne représente ni les intérêts des parents de Kristina Rady ni ceux d’une association de lutte contre les violences conjugales. Elle dit agir "en tant que militante" dans cette affaire. Pour défendre son point de vue, elle s'appuie notamment sur le livre de Stéphane Bouchet et Frédéric Vézard L'amour à mort (L'Archipel) sorti en juin. Dans l'ouvrage est publiée la retranscription d'un message téléphonique de Kristina Rady à ses parents, daté de juillet 2009. Cette dernière, qui semble abattue, présente Bertrand Cantat comme violent. "A l'examen très attentif de ce message, on voit que pour elle la seule issue c'est le suicide", affirme l'avocate.
L'avocat de l'ancien chanteur du groupe Noir Désir, Me Aurélien Hamelle, a pour sa part pointé le fait que Me Mellul "n'est mandatée par personne, n'a aucune légitimité et aucune connaissance de l'affaire ou des personnes impliquées autrement que par ce qu'elle a pu lire dans la presse".
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