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Le bâtonnier de Melun, "miraculé", avait supplié son agresseur de lui laisser la vie sauve

Grièvement blessé par balles par son confrère Joseph Scipilliti, Henrique Vannier, 43 ans, a témoigné sur RTL.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
France Télévisions
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Le tribunal de Melun (Seine-et-Marne), où le bâtonnier a été grièvement blessé par balles par l'avocat Joseph Scipilliti le 29 octobre 2015.  (YOAN VALAT / EPA / AFP)

"Je suis un miraculé. J'ai une bonne étoile, je pense." Le bâtonnier de Melun, grièvement blessé jeudi par plusieurs balles tirées par un avocat qui s'est ensuite suicidé, témoigne sur RTL, mercredi 4 novembre. 

Henrique Vannier, 43 ans, est revenu sur la matinée du 29 octobre, quand il a été pris pour cible par Joseph Scipilliti, un avocat qui a ensuite retourné son arme contre lui. A son arrivée tôt ce matin-là, "à 8 heures", sa secrétaire lui annonce que Joseph Scipilliti veut le voir. "S'il vient dans une demi-heure, dans une demi-heure je suis mort", répond alors le bâtonnier, déjà visé par des lettres de menaces de cet avocat en proie à des poursuites disciplinaires pour manquements déontologiques.

Il consent finalement à le recevoir : "Lorsque j'ai voulu m'asseoir, il pointait une arme sur moi et il m'a dit: 'Ne bouge plus'. Et lorsqu'il m'a dit 'ne bouge plus', j'ai fait le contraire et j'ai bougé, je me suis battu comme un lion. J'ai pris tout ce que j'avais sous la main pour essayer de le désarmer", poursuit l'avocat, père de deux garçons.

"Je lui ai demandé de m'épargner le visage"

Joseph Scipilliti tire et le blesse à quatre reprises puis passent "six, sept, huit minutes pendant lesquelles il prend des cachets afin de se donner le courage de retourner son arme dans la bouche", poursuit, très ému, Henrique Vannier. "Je lui ai demandé de m'épargner le visage, pour que mes enfants de dix et sept ans puissent me revoir une dernière fois. Et c'est à partir de ce moment-là que je vois son visage changer, j'ai dû le toucher, l'humain est revenu."

L'avocat de 63 ans se donne alors la mort en laissant la vie sauve au bâtonnier, qui précise avoir été pris pour "le forcené" par les forces de l'ordre et subi un contrôle de police "normal" à la sortie de son bureau. Touché au thorax, à une épaule et à la hanche, Henrique Vannier est admis à l'hôpital Henri-Mondor de Créteil, où il subit plusieurs interventions. "Je vais bien, j'ai huit orifices, mais aucune balle n'est restée dans le corps. Depuis hier, je suis debout, je suis en forme, j'ai le moral", conclut-il depuis son lit d'hôpital.

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