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Bataille juridique franco-russe autour de la mère d’Elise

Elise, la fillette franco-russe enlevée par sa mère fin mars, est arrivée en France en début d’après-midi. Elle devait rejoindre Marseille en fin de journée. Son père était parti la rechercher jusqu’en Hongrie. Si Paris et Moscou se divise maintenant pour trancher la question de la garde de l’enfant, quid de la mère toujours en garde à vue à Budapest ?
Article rédigé par franceinfo
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Irina Belenkaïa au cœur d’un casse tête juridique franco-russe. La mère d’Élise, toujours placée en garde à vue en Hongrie où elle avait été arrêtée dimanche soir, fait en effet l’objet en France d’une information judiciaire pour “soustraction de mineur par ascendant”. Une procédure qui s’ajoute aux deux mandats d'arrêt européens émis par la justice française, l'un après le dernier enlèvement, l'autre après avoir tenté d'enlever Elise une première fois en 2007.

L’avocate de la mère d'Élise, Catherine Dejean, est sortie de sa réserve pour expliquer que le père de l’enfant n’avait pas le “monopole de la tristesse” et que l’enlèvement de l’enfant par sa cliente était pour elle la seule façon de vivre avec ses deux filles réunies.

Aujourd’hui, le parquet d’Aix-en-Provence, qui est compétent pour lancer des poursuites contre la jeune femme, compte donc bien voir Irina Belenkaïa revenir en France. Pour Olivier Rothé, le procureur d’Aix, cela ne fait d’ailleurs pas de doute : la Hongrie est signataire de la procédure permettant d’appliquer le mandat d’arrêt européen qui vise la mère russe, “le mandat a donc vocation a être exécuté”.

Mais la procédure pourrait être longue si la jeune femme n’accepte pas sa remise à la justice française. Elle encourrait entre cinq et dix années d’emprisonnement selon les charges retenues contre elle.

D’autant plus qu’Irina Belenkaïa est russe et non citoyenne de l’Union Européenne. Les autorités russes en ont bien conscience. C’est d’ailleurs ce qui les font grincer des dents. Ce matin en marge d’une conférence de presse, le ministre des Affaires étrangères russe, Sergueï Lavrov a fait savoir que son pays ferait tout son possible pour défendre les intérêts de sa ressortissante.

“Un dossier judiciaire a été ouvert en Russie et reste ouvert”, a indiqué M. Lavrov, dénonçant d’autre part le manque d’informations en provenance de la France. “En ce qui concerne les derniers événements, la partie française ne nous a pas informé des charges qui pèsent contre Irina Belenkaïa” a-t-il ajouté.

Le père de la fillette, qui est lui-même poursuivi en Russie pour être allé chercher sa fille une première fois à l'automne 2008, a proposé une médiation à la mère afin de résoudre pacifiquement le conflit. Lui et son avocat ont rendez-vous demain matin avec le juge afin de trouver une issue à cet imbroglio familial et judiciaire.

“Il va falloir trouver une solution. Elise vivra manifestement en France mais il n'est pas question pourJean-Michel André de priver Elise de sa maman” a expliqué l’avocat du père. Et d’ajouter qu’il tendrait “la main en vue d'une médiation”

Mikael Ponge

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