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AZF : 7 ans après, la recherche de la vérité taraude les esprits

A Toulouse, anciens salariés et associations de victimes commémorent le septième anniversaire de l’explosion de l’usine AZF, qui avait fait 30 morts. Mais à cinq mois du procès en correctionnelle, la recherche de la vérité taraude toujours les esprits…
Article rédigé par franceinfo
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Ce matin à 10h17, l’heure de la catastrophe, une partie des 600 membres de l'association se sont retrouvés comme à l'accoutumée, autour du Rond-point du 21 septembre, à deux pas du terrain de l'ancienne usine qui doit accueillir le futur "Cancéropôle" de Toulouse. Le 21 septembre 2001, l'explosion à l'usine AZote Fertilisants (AZF) avait provoqué une secousse équivalente à un séisme de 3,4 degrés sur l'échelle de Richter.

Au terme de cinq années d'investigations, les experts judiciaires ont conclu dans leur rapport final, remis le 16 mai 2006, à un accident chimique provoqué par la mise en contact, vingt minutes avant l'explosion, de DCCNa (un produit chloré) avec une demi-tonne de nitrate d'ammonium. Selon ces mêmes experts, qui ont écarté les scénarii d'une explosion due à une météorite, au gaz ou à un arc électrique, c'est une série de négligences et de dysfonctionnements qui a rendu possible le mélange accidentel de ces produits.

"On nous cache la vérité"

Sept ans après l’explosion, le président de l'association des anciens salariés "AZF mémoire et solidarité" attend avec impatience l’ouverture du procès en correctionnelle, dans cinq mois. "Les gens sont persuadés qu’on leur cache la vérité. Seule prévaut aujourd'hui la thèse officielle et toutes les pistes n'ont pas été explorées", explique Jacques Mignard.

"Vingt-sept théories différentes sont répertoriées dans le dossier d'instruction, plus toutes les autres qui nous sont parvenues en direct", résume Frédéric Arrou, président de l'Association des sinistrés du 21 septembre 2001. "La paranoïa, le délire et puis l'instrumentalisation vont bon train dans ce genre de catastrophe. Il y a une vraie manipulation dans cette histoire", poursuit-il. Désormais, Frédéric Arrou dit "attendre cette mise à plat du procès afin que les choses puissent être dites dans le calme et la sérénité de la justice".

"Arriver au procès n'est pas un soulagement", estime de son côté Patrick
Timbart, directeur délégué du groupe Total de Toulouse. "Le soulagement, ce sera quand on aura trouvé une explication à la catastrophe". Car comme les membres de l'association des anciens salariés, le groupe Total réfute l'hypothèse d'un mélange impropre retenue par la justice. Une manière "peu plausible" de présenter les choses.

Le procès s’ouvre le 23 février 2009 devant le tribunal correctionnel de Toulouse. Il est prévu pour durer trois ou quatre mois.

Gilles Halais avec agences

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