Avalanche aux Deux Alpes : le professeur est mis en examen pour "homicides involontaires"
Cette mise en examen s'accompagne d'un contrôle judiciaire.
Le professeur qui encadrait les dix lycéens pris dans une avalanche mortelle aux Deux-Alpes (Isère) mercredi a été mis en examen pour "homicides involontaires" et placé sous contrôle judiciaire samedi 16 janvier, a indiqué son avocate à l'AFP. Il avait conduit mercredi un groupe de lycéens sur une piste noire fermée. Trois personnes sont mortes ensevelies : deux élèves d'une classe de première de Lyon (Rhône) et un skieur ukrainien de 57 ans.
"Il n'est pas dans le déni"
Les premières auditions de cet enseignant en EPS du collège-lycée Saint-Exupéry de Lyon, dont la garde à vue avait été prolongée vendredi après-midi, avaient permis d'apprendre que le professeur était sorti en novembre d'un séjour en hôpital psychiatrique et prenait un lourd traitement. Il prenait notamment des anti-dépresseurs et des stabilisateurs d'humeur.
"Il reconnaît sa responsabilité, il n'est pas dans le déni. Il ne s'est pas rendu compte du danger car beaucoup de monde avait emprunté cette piste depuis deux jours", a expliqué son avocate.
D'autres responsables ?
L'instruction devait désormais se pencher sur les responsabilités de sa hiérarchie et de l'établissement scolaire afin de déterminer s'il était judicieux de laisser cet enseignant encadrer un groupe d'élèves lors d'une sortie à ski. La responsabilité des skieurs ayant déclenché l'avalanche pourra aussi être recherchée. Un groupe de touristes hongrois, rejoignant une autre piste, est en effet passé au-dessus de la zone d'avalanche juste avant son déclenchement. Une demi-douzaine d'entre eux ont été identifiés.
Interrogé par l'AFP, un avocat grenoblois spécialisé dans ce type de dossiers juge enfin que la responsabilité pénale de la mairie ou de la société des remontées mécaniques peut être engagée car "la mesure de fermeture de la piste était inopérante", des centaines de skieurs l'ayant empruntée en quelques jours. "Quand une mesure de sécurité est ineffective, on la modifie, on l'améliore. Le maire avait-il pris un arrêté municipal de fermeture, affiché en bas de la station et sur les télésièges menant à cette piste ?", s'interroge Me Bourgin.
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