"Auvergnats" : Brice Hortefeux condamné pour injure raciale
Actualisé à 20h45
Les faits se sont déroulés le 5 septembre 2009 sur le campus d'été des Jeunes UMP à Seignosse (Landes). Des images de la chaîne Public Sénat montrent le ministre et le patron des députés UMP Jean-François Copé poser pour une photo en compagnie d'un militant d'origine maghrébine, Amine Brouch-Benalia.
Alors que Jean-François Copé taquinait Brice Hortefeux sur ses origines auvergnates, des personnes non visibles sur les images discutent, disent notamment: “c'est l'intégration”, “lui, il parle arabe” ou encore “il mange du cochon, il boit de la bière”.
_ Brice Hortefeux remarque alors: “Il ne correspond pas du tout au prototype alors”. Tandis qu'une femme lui dit: “c'est notre petit Arabe”, le ministre poursuit: “il en faut toujours un”. Et d'ajouter: “Quand il y en a un, ça va. C'est quand il y en a beaucoup qu'il y a des problèmes”.
Les propos du ministre de l'Interieur avait provoqué un tollé. La gauche avait réclamé sa démission.
Le parquet avait estimé que les propos incriminés n'étaient pas publics mais qu'ils étaient “outrageants” et “méprisants” et que le délit d'injure raciale était constitué.
_ Le tribunal n'a toutefois pas jugé outrageant le terme “prototype,” ne reprochant au ministre de l'Intérieur que la seconde partie de sa phrase.
Le ministre de l'Intérieur devra payer une amende de 750 euros et verser
2.000 euros de dommages et intérêts au Mrap, partie civile.
De son côté, le socialiste Benoit Hamon estime que le ministre de l'Intérieur devrait avoir la “dignité” de démissionner.
Hortefeux a reçu le soutien ce soir du Premier ministre en personne. Dans un communiqué, François Fillon a tenu à lui renouveler “son amitié et sa confiance” .
Brice Hortefeux, absent à l'audience comme au délibéré, était cité à comparaître par le Mrap (Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples).
_ “A lui maintenant d'en tirer les conséquences politiques. C'est une grande victoire contre le racisme et les expressions racistes,” a déclaré l'avocat de l'association, Pierre Mairat.
Brice Hortefeux avait donné des explications différentes, disant tantôt qu'il parlait du nombre de clichés pris avec lui dans la journée, tantôt qu'il parlait des habitants de l'Auvergne, dont il est lui aussi originaire.
Brice Hortefeux va faire appel de cette décision.
Mikaël Roparz, avec agences
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.