Attentat sur les Champs-Élysées : "On n'en peut plus, on est usés, on est meurtris"
Au lendemain de l'attentat contre des policiers sur les Champs-Élysées, à Paris, Yves Lefebvre, du syndicat de police Unité SGP-FO, a exprimé sa colère et son exaspération au micro de franceinfo.
"On n'en peut plus, on est usés, on est en deuil, on est meurtris", a réagi vendredi sur franceinfo Yves Lefebvre, secrétaire général du syndicat de police Unité SGP-FO, après l'attaque contre des policiers survenue jeudi 20 avril sur les Champs-Elysées, à Paris. Un homme a tué un policier et en a blessé deux autres. Une passante a été plus légèrement touchée. "C'est le symbole de la République qui est visé une fois de plus, a-t-il expliqué. Encore une fois, les forces de l'ordre payent très cher la défense de la République. On est en première ligne."
On n'est toujours pas en effectif suffisant, même si des efforts ont été fait. On doit tout pallier. On doit tout faire, on doit être partout à la fois. Les policiers sont au bout du rouleau physiquement et moralement.
Yves Lefebvre, secrétaire général du syndicat de police Unité SGP-FOà franceinfo
"Quand je vois ces abrutis qui nous ont traînés dans la boue"
Yves Lefebvre s'en est pris très vivement à ceux qui critiquent l'action de la police. "On était adulés après Charlie, on était adulés après le Bataclan, a-t-il lancé. Aujourd'hui, quand je vois ces abrutis qui nous ont traînés dans la boue après quelques affaires de faits divers... Je dis 'abrutis', je pèse mes mots mais je les assume pleinement. Certains parlent de désarmement de la police, de déflation des effectifs de la police." Allusion peut-être à Philippe Poutou, candidat NPA à l'élection présidentielle, qui a fait polémique avec sa proposition de désarmer la police, notamment pour, selon lui, "apaiser le climat social".
"Sans nous policiers, sans nous gendarmes, sans nous militaires, la République est mal, ajoute Yves Lefebvre. On est en danger face à ces terroristes de Daech. Ma colère est palpable parce qu'on n'en peut plus. Laissez-nous faire notre boulot, donnez-nous les moyens de travailler et prenez en compte notre malaise profond ! Parce que sans nous la France est en péril."
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