Prise d'otages à Dammartin-en-Goële : "J'ai serré la main de l'un des terroristes"
La commune de Seine-et-Marne est en état de siège vendredi matin depuis que les frères Kouachi, les présumés auteurs de l'attaque de "Charlie Hebdo", ont pris en otage une entreprise de la ville.
Une ville morte, plongée dans la brume, survolée par des hélicoptères. C'est à quoi ressemble Dammartin-en-Goële, en Seine-et-Marne, vendredi 9 janvier au matin. Cette commune de 8 000 habitants est en état de siège depuis que les frères Kouachi, les présumés auteurs de l'attaque de Charlie Hebdo, se sont retranchés dans une entreprise de la ville. Au moins une personne serait retenue en otage dans les locaux de la société CTD, située au 27 rue Clément-Ader, dans une zone d'activité. Le GIGN et le Raid sont déployés.
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Sur France Info, Didier, un commercial qui avait rendez-vous dans cette imprimerie, raconte avoir croisé les suspects au petit matin. "J'étais devant la porte de l'entreprise, j'ai serré la main de Michel et de l'un des terroristes. Il m'a dit : 'je suis la police. Partez, on ne tue pas les civils'. Après je suis parti, et Michel a fermé le portail derrière moi. Je suis parti dans la foulée", témoigne-t-il. Selon un proche interrogé par France 2, Michel est le patron de cette petite société de moins de 10 salariés, et il est sans nouvelles de lui depuis plusieurs heures.
"Je n'ai pas emmené mon fils à l'école"
"Ils ont réalisé nos cartes et notre signalétique quand on s'est installé dans la zone. J'ai vu la secrétaire il n'y a pas plus tard que deux jours. Je suis assez inquiet", nous confie par téléphone le PDG de l'entreprise Brovarec, située au 8 rue Clément-Ader. Contrairement à d'autres entreprises à proximité du lieu de la prise d'otages, il n'avait pas encore reçu l'ordre d'évacuer les lieux vendredi en fin de matinée.
Une habitante de la rue Molière, à proximité de la zone d'intervention, a vu les hélicoptères tourner au-dessus de sa maison à l'aube. "J'ai allumé BFMTV, j'ai vu que c'était ici, donc je n'ai pas pris la peine de sortir de chez moi. Je n'ai pas emmené mon fils à l'école, je reste chez moi et j'attends."
Une autre habitante, Natersia, travaille à proximité du lieu de la prise d'otages. Mise en sécurité, elle raconte ce qu'elle vient de vivre sur France 2.
"Confinement général"
Le "confinement général" a été décrété à Dammartin-en-Goële. "Tous les habitants sont appelés à rester à domicile", lit-on sur le site de la mairie. Tous les commerces et les services publics de la ville ont été fermés. Une ambiance surréaliste règne, selon notre journaliste sur place.
Ambiance surréaliste à Dammartin, labyrinthe de rues vides, avec parfois quelques gendarmes positionnés. Le silence. Des chiens aboient.
— fabien magnenou (@fmagnenou) 9 Janvier 2015
"On est confinés, on regarde la télé et on attend que ça se passe", nous confirme une habitante qui vit à cinq minutes du lieu de la prise d'otage, réveillée par sa sœur inquiète. "Avec les nuages et la brume, on ne voit pas grand-chose de nos fenêtres. Mon petit frère et celui de mon compagnon sont enfermés dans leur collège et lycée respectifs. J'espère qu'ils pourront sortir bientôt."
La décision a été prise, en début d'après-midi, d'évacuer plusieurs établissements scolaires.
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