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Attaque à Marseille : "Il faut que les débats stériles sur l'opération Sentinelle cessent", pour le général Henri Poncet

Le général Henri Poncet a estimé, lundi sur franceinfo, qu'il ne fallait pas remettre en question l'opération Sentinelle après chaque nouvel acte de terrorisme, à la suite de l'attaque au couteau à la gare Saint-Charles de Marseille.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Un militaire de l'opération Sentinelle à Marseille (Bouches-du-Rhône), après l'attaque au couteau à la gare Saint-Charles, le 1er octobre 2017. (MAXPPP)

Lors de chaque acte de terrorisme, la question de l'opération Sentinelle revient dans les débats. "Tous ceux qui répètent que Sentinelle ne sert à rien feraient bien de revenir à un peu plus de bon sens", a réagi, lundi 2 octobre sur franceinfo, le général Henri Poncet, au lendemain de l'attaque au couteau à la gare Saint-Charles à Marseille, où deux femmes ont été tuées. Pour l'ancien commandant des opérations spéciales, chargé d’enseignement à l’INSA Toulouse, "le terroriste à Marseille aurait pu faire beaucoup plus de victimes s'il n'avait pas été abattu par les militaires".

franceinfo : Le dispositif Sentinelle a-t-il montré son efficacité lors de l'attaque au couteau à Marseille ?

Henri Poncet : Absolument. Il faut que les débats stériles sur l'opération Sentinelle cessent. Tous ceux qui répètent que Sentinelle ne sert à rien feraient bien de revenir à un peu plus de bon sens. Le terroriste aurait pu faire beaucoup plus de victimes s'il n'avait pas été abattu par les militaires. On est face à une menace qui est évolutive et l'opération Sentinelle doit elle aussi s'adapter à cette menace. Le président de la République, chef des armées, a pris la décision de réadapter le dispositif Sentinelle. C'est désormais aux chefs militaires de mettre en place les nouveaux modes d'action et c'est dans l'ordre des choses.

L'opération Sentinelle est souvent considérée comme une tâche ingrate pour les militaires. Qu'en pensez-vous ?

Il faut arrêter d'écouter ceux qui disent, comme certains de mes pairs d'ailleurs, que Sentinelle : "Ce sont de pauvres militaires qui n'en peuvent plus". C'est exactement ce que veulent les terroristes. Or, l'armée de terre, qui assume à 95% la mission Sentinelle, a montré sa réactivité. Elle a pu déployer en six jours plus de 10 000 hommes. Aujourd'hui, on met en place de nouvelles mesures, de nouveaux modes d'action pour faire face à des attaques terroristes qui sont évolutives.

Faut-il sortir de l'état d'urgence le 1er novembre ?

Absolument. Il faut cesser d'être dans cet état particulier. Il faut que cette loi antiterroriste soit mise en place, parce que l'état d'urgence est un état d'exception, même si un certain nombre de gens la dénoncent en disant qu'elle est liberticide ou qu'elle menace l'état de droit. On sera peut-être amenés à le réinstaurer si la situation devait dégénérer. Il faut garder cela en réserve, parce que derrière, il n'y a plus qu'une seule option : l'état de siège. Cela signifie le transfert de tous les pouvoirs aux forces armées.

"Le terroriste aurait pu faire beaucoup plus de victimes s'il n'avait pas été abattu par les militaires", Henri Poncet

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